28.9 C
Dzaoudzi
vendredi 17 mai 2024
AccueilorangeRythmes scolaires : les raisons détaillées de la colère des parents de...

Rythmes scolaires : les raisons détaillées de la colère des parents de Pamandzi

Suspension des rythmes scolaires à Iloni et Ongoujou
Suspension des rythmes scolaires à Iloni et Ongoujou

C’est à une étude détaillée de l’impact des rythmes scolaires sur la santé et l’éducation de leurs enfants scolarisés à Pamandzi que se sont livrés les parents, réunis en collectif (Lire Communiqué_Parents_eleves_Pamandzi). Ils partent d’un constat : « L’application brutale de la réforme des rythmes scolaires de 2013 mise en place à la rentrée 2014 va à l’encontre de l’esprit de la loi, à savoir placer les enfants scolarisés dans l’école de la République dans les meilleures conditions d’apprentissage et d’épanouissement possibles. »

Un enfant scolarisé dans une école, sans rotation, commence sa journée à 7h « en raison de la chaleur et du démarrage à cette heure là de la vie économique et sociale à Mayotte », l’arrête à 10h30, la reprend à 13h30 jusqu’à 16h. Un intermède méridien plutôt long, justifié par le temps nécessaire pour les enfants de rentrer chez eux en l’absence de cantine scolaire, et de transport scolaire à cette heure, « la distance domicile-école pouvant aller jusqu’à 2km à Pamandzi, soit 8 km à parcourir dans la journée pour des enfant de 3 à 11 ans… »

Mais après trois ans de ce que la mairie leur aurait indiqué être un « test », les parents tirent le bilan : absentéisme, « les enfants fatigués passent les 2h30 de l’après-midi à dormir au sol », pour ceux qui ont bien voulu refaire le trajet vers l’école, baisse de niveau en élémentaire, et errance des enfants qui « trainent dans la rue aux abords des écoles, seuls et livrés à eux-mêmes de 10h30 à 13h30 ».

Sous condition de cantineMarelle école enfants

En effet, la plupart des parents travaillent sur Mamoudzou, et ne peuvent “barger” pour récupérer leur progéniture. « Au global, l’ensemble des parents de Pamandzi note, chez leurs enfants, accumulation de fatigue et difficulté d’apprentissage croissantes, années après années de rythmes scolaires inhumains. »

Ils évoquent un gros manque de sommeil, les 12 à 14h nécessaires à cet âge n’étant pas remplis, et demandent à revenir ou à adapter une loi « écrite et pensée dans des conditions métropolitaines que nous ne connaissons pas ici, ni en termes de climat, ni en termes d’équipement ».

Les parents se disent prêts en effet à accepter « une organisation en deux temps, avec une pause méridienne plus courte pour diminuer l’amplitude horaire, si et seulement si les infrastructures de restauration étaient en place, effective, et disponible pour tous conformément à la loi. » Ils demandent à faire jouer l’article 73 de la Constitution française sur les adaptations possibles en outre-mer.

11 millions d’euros versés aux communes

Rappelons qu’il n’est plus besoin de surfer sur cet article, puisque le ministre de l’Education nationale a indiqué que, conformément au programme d’Emmanuel Macron, les communes pourront décider de revenir ou non sur la réforme des rythmes scolaires. Ce qui équivaut à revenir sur une scolarité 7h-midi demandée par les parents.

Justement, les communes font ce que les parents appellent un chantage à la cantine, «si nous ne faisons pas les rythmes, nous n’aurons pas les subventions pour construire des cantines. » Ce qui nous a incité à nous pencher sur l’utilisation des fonds de soutien destinés aux rythmes scolaires.

Les fonds d’amorçage de 90 euros par enfant, transformés en fonds de soutien, sont versés aux communes pour recruter des animateurs assurant les activités périscolaires. « Depuis 2014, ce sont 11 millions d’euros qui ont été versé aux communes », nous livre le vice-rectorat.

A quoi ont servi les 50.000 euros de la Sécu ?

Nous n’avons pu joindre l’élue en charge du secteur scolaire vers laquelle le maire de Pamandzi nous a renvoyée, mais nous avons appris que des activités avaient bien été mises en place en 2015, de 10h30 à midi, et que 50.000 euros avaient été débloqués par la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM) pour solliciter des professionnels de l’animation. Qui n’a pas été suivi des faits.

Les deux paramètres clé pour la réussite de ces rythmes, une cantine et un bon encadrement, font défaut à Pamandzi, justifiant la réaction actuelle des parents, « c’est une simple garderie, ce ne sont pas des animateurs, ils demandent juste aux enfants de rester calme », tenait à témoigner une maman.

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...