Une délégation de la commune d’Acoua, conduite par le 1er Adjoint au Maire de la commune Soibaha Chaka, était reçu ce mercredi 4 octobre à Matignon, et sera au ministère de la Cohésion des territoires et au ministère des Outre-mer lundi 9 octobre.
Les représentants de la commune du nord de l’île sont à Paris dans le cadre du congrès de l’Association Nationale des Elus Chargés du Sport, pour défendre les projets qu’ils qualifient d’ « ambitieux », portés par la municipalité. « A l’occasion de ces différentes rencontres, les élus de la commune vont poursuivre à Paris le dialogue constructif déjà engagé localement avec les services de l’Etat. »
Après une longue période de déficit, la municipalité d’Acoua a engagé de nombreuses réformes structurelles ayant conduit au rétablissement de ses équilibres budgétaires. Il en est ainsi de la nouvelle organisation administrative de la commune adoptée le 11 décembre 2016, et traduite par des Eléments programmatiques de l’action communale. Qui permet aujourd’hui à la commune d’avoir une orientation politique claire en matière de développement.
Regroupement des établissements scolaires, plateau sportif ou marché couvert sont ainsi programmés et financés. Et d’autres dossiers sont à l’ordre du jour, qu’ils partent défendre dans les ministères.
Des actions se sécurisation plus que d’embellissement
L’aménagement du front de mer par exemple, dont l’objectif est de sécuriser le littoral communal, durablement endommagé par le passage du cyclone Hellen en 2014. « Sans aménagement, un évènement climatique proche d’Irma ou de Kamissy ayant ravagé Mayotte en 1984 mettrait cette commune à terre ».
Ou bien encore le lycée d’Acoua, programmé par l’Education nationale à l’horizon 2023-2025, bloqué pour l’instant par la loi Littoral, « pour redonner à la Cité du Nord son ancienne vocation de collège ». La construction de logements également dans le quartier Marouvatou, pour reloger des habitants qui subissent actuellement en front de mer les assauts des vagues lors de fortes houles.
Un centre culturel, une bibliothèque municipale, la rénovation de la MJC qui a pu débuter « grâce à la réserve parlementaire du sénateur Thani Mohamed Soilihi, la couverture du plateau sportif d’Acoua « pour renforcer la réussite éducative et l’épanouissement des jeunes par le sport », la mise en place d’une opération pilote de l’ANRU au profit du quartier Tsimtouhi « qui présente des conditions de vie particulièrement difficiles », l’assainissement du village de Mtsangadoua, un chantier arrêté en 2007 et qui pose aujourd’hui de sérieux problèmes de santé publique », la création d’une couveuse agricole, et l’équipement de la Police municipale et des ASVP.
Les caisses sont vides
Anchya Bamana, la maire de Sada, a foulé elle aussi les moquettes épaisses et les planchers cirés des ministères des Sports, de l’Intérieur et des Outre-mer. Avant tout pour « faire découvrir la réalité de cette île qu’ils ne connaissent pas », « nous ne demandons pas le luxe, juste permettre à ce territoire d’accéder à des équipements de base respectant les règles du droit commun ».
Ce sera là encore, des écoles aux normes, avec « des classes à 25 et non à 35 », « des vrais réfectoires (et non des préaux) pour asseoir une politique de restauration scolaire digne de ce nom, des crèches pour faire garder nos enfants en toute sécurité et ainsi lutter contre le travail irrégulier, des équipements sportifs aux normes pour mieux encadrer la jeunesse et espérer un jour organiser les jeux des îles sur notre département etc. »
L’élue n’a pas l’air démotivée par la réponse qui lui est faite « les lignes budgétaires sont supprimées », un écueil qu’une action collective permettrait certainement d’endiguer.
« Les Mahorais ne haïssent personne »
En bonne politicienne, Anchya Bamana ne pouvait pas oublier la feuille de route Franco-comorienne lorsqu’elle était aux ministères des Outre-Mer ou encore à l’Intérieur. En prêchant en faveur d’une libre circulation des ressortissants étrangers ayant eu des titres de séjour à Mayotte sur le territoire national, « la France laisse couler Mayotte sous l’immigration irrégulière ces dernières années (…) la situation est explosive ».
Explosive parce que la densité croissante incite à l’intolérance, soutient-elle en critiquant les commentaires sur les réseaux sociaux « disant que ‘les mahorais sont racistes, ou n’aiment pas leurs voisins…’, je tiens à leur rappeler qu’il n’y a pas plus accueillants que les Mahorais. Pour preuve, à Mayotte il y a des villages dans lesquels on parle “malgache”, il y a des villages dans lesquels on parle “anjouanais”, il y a des villages dans lesquels on parle “grand comorien”… Cette spécificité n’est retrouvée nulle part ailleurs dans la région. Les Mahorais ne haïssent personne, mais que chaque territoire accepte et respecte son destin politique. Que les responsables politiques comoriens cessent de prendre en otage leur population…
Elle cite la conseillère Bichara Payet qui a appelé à « changer de méthode » : « Peu importe nos étiquettes politiques, nous devons apprendre à se concerter en préalable sur toutes les questions concernant l’avenir de notre territoire. Cela manque terriblement. Je le vis au quotidien au sein de l’association des Maires. Mais encore une fois, je reste optimiste qu’un jour nous y arriverons! »
A.P-L.
Lejournaldemayotte.com
Comments are closed.