Aidant familial, une étiquette pour parler d’une prise en charge qui se jouait autrefois en intrafamilial, mais que notre société moderne a dilué, nécessitant pour ceux qui s’y consacre, un accompagnement.
Depuis un an, l’Association Départementale des Aidants Familiaux de Mayotte (ADAFM) s’est créée, et défend les intérêts de la centaine de personnes qui sont actuellement concernées sur l’île. Ils sont 11 millions sur la France entière, dont la moitié est salarié. « Pour l’instant, notre association est un espace d’échanges, et le moyen d’informer les personnes concernées de leurs droits, explique la présidente Hassanti Oumouri, nous voulons aussi former ces assistants.
Qui rapporte qu’à Mayotte, trois structures professionnelles sont agréées par le conseil départemental, Dagoni Service, Maecha Na Ounono et Msanda Mayotte.
Car concentrer vie professionnelle et accompagnement familial, ce n’est pas toujours facile. Surtout sur une île peu médicalisée comme Mayotte. « Les gens ont des droits, ils peuvent notamment bénéficier de trois types de congés ».
Ma mère, cette jeune fille
Le congé de présence parentale qui permet de bénéficier d’une réserve de jours pour assister un enfant âgé de moins de 20 ans à charge, gravement malade, handicapé ou accidenté. Pour un temps conséquent puisqu’ils peuvent aller jusqu’à 14 mois étalés sur 3 ans. Le congé de Solidarité familiale permet d’assister un proche dont le pronostic vital est engagé, il est de 3 mois maximum, renouvelable une fois. Et le congé proche aidant, qui permet de suspendre pendant 3 mois renouvelables, son activité professionnelle pour prendre en charge un membre de sa famille handicapé à 80%.
Des informations diffusées en cette journée départementale des Aidants familiaux, « alors que la journée nationale tombe vendredi, mais nous serons mobilisés par les 40 ans de la CSSM », indique Enrafati Djihady, la directrice de l’ADAFM.
Sittina Anlli, membre du bureau de l’association, nous fait part de son expérience : « Depuis 3 ans, je m’occupe de ma mère atteinte d’Alzheimer, c’est compliqué. Pour tout programmer pour elle, il faut soi-même savoir programmer sa vie professionnelle, je suis enseignante en maternelle, mais aussi sa vie familiale. Le plus important, c’est que la famille soit unie, et tienne le même discours. Nous sommes trois sœurs à nous partager la prise en charge. » Et lorsqu’on lui demande l’âge de sa maman, elle hésite, « autour de 74 ans, mais je la vois encore toute jeune ! », lance-t-elle.
Un guide pratique est téléchargeable sur www.ladocumentationfrancaise.fr et des informations complémentaires sont proposées sur www.service-public.fr
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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