Arrivé les mains vides, David NGoma, un enseignant qui vient d’arriver à Mayotte, quitte le Comité du tourisme avec un gros sac de produits locaux. “Elles sont efficaces” sourit-il.
“Elles”, ce sont six lycéennes du LPO Mamoudzou Nord, élèves de 2nde en bac pro accueil et vente. Le temps d’une après-midi, elles ont bénéficié d’un stage conventionné au Comité de tourisme où la gérante de la Bombonière aux épices Nemati Toumbou-Dani présente pendant un mois ses produits.
“On a un partenariat avec l’Education nationale pour permettre à des élèves en formation de vente de compléter leur formation avec une mise en situation d’accueil et de conseils aux clients” explique l’entrepreneure. Alors que quelques minutes plus tôt, David NGoma, peu avare de temps libre, se prêtait au jeu et se faisait expliquer chaque produit par les lycéennes, leur professeure de vente Hélène Le Mouel expliquait que ses élèves n’ont eu “qu’une demie-heure pour se familiariser avec les produits. L’objectif c’est qu’elles soient actrices de leur formation, mais aussi de mettre en valeur le terroir de Mayotte”.
La patronne de la Bombonière aux épices se réjouit de l’enthousiasme des futures hôtesses. “On voit tout de suite qu’elles sont à l’aise. Elles accueillent le client et le guident parmi les produits, jusqu’à la caisse” se réjouit-elle. En effet, il était difficile de rencontrer les futures vendeuses sans se laisser séduire par tel ou tel produit local.
“Un potentiel touristique énorme”
Un couple de passage à Mayotte en a fait l’expérience. Olivier et Djaouida devaient s’envoler le soir-même pour Paris et souhaitaient rapporter quelques souvenirs à la famille. Les lycéennes ont rempli leur rôle à merveille. “On voit que c’est un peu scolaire, mais c’est bien de les mettre dans le vrai monde, explique Olivier. On sent que ça manque un peu d’expérience mais elles font de vrais efforts pour être professionnelles, elles sont volontaires.”
“Il y a un potentiel touristique énorme à Mayotte, rebondit sa compagne, former des professionnels, impliquer les Mahorais pour valoriser cet endroit déjà magique, c’est un vrai bonus.”
Ça tombe bien, c’est ce qu’aimerait faire la jeune Saïd Mouinamoulida. Encore timide, elle qui “aime l’accueil et la vente” aimerait “travailler dans le tourisme et faire découvrir les produits locaux”.
“C’est un réel plaisir de voir des jeunes qui sentent aussi le besoin de valoriser le terroir et le territoire” sourit Nemati Toumbou-Dani.
Un territoire que la classe a à cœur de faire découvrir à d’autres lycéens en vente, de Soissons ceux-là. Les jeunes métropolitains ont proposé d’envoyer à Mayotte un colis de fournitures scolaires. En réponse, les Mahoraises ont eu l’idée de leur faire parvenir à chacun un salouva. “J’ai trouvé leur idée géniale” s’enthousiasme Hélène Le Mouel qui cherche désormais des financements pour réaliser ce projet interdépartemental. En attendant de trouver l’argent, les élèves ont à charge de démarcher les fournisseurs et de négocier des tarifs. On n’arrête pas d’apprendre.
Y.D.
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