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mercredi 1 mai 2024
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L’économie bleue, une solution pour un avenir plus rose à Mayotte

L’IEDOM (Institut d’Emission des Départements d’Outre-mer) a pour mission d’assurer une stabilité financière en usant de stratégies monétaires pour développer les services à l’économie dans les départements et collectivités d’outre-mer de la zone euro. L’économie bleue c’est de manière simple l’économie maritime, celle qui englobe tout ce domaine d’activité tel que la pêche, l’aquaculture, le tourisme maritime, l’énergie marine, ou encore la construction navale et bien d’autres. C’est  un atout réel dans le développement des territoires côtiers et maritimes mais elle est peu présente à Mayotte.

La passe en S, un des lieux incontournable des sorties en mer à Mayotte
La passe en S, un des lieux incontournables d’un lagon de 1 100 km²

Sur la quinzaine de domaines faisant partie du giron de l’économie bleue, Mayotte aurait une activité significative dans au moins quatre d’entre elles. C’est minime pour une île au potentiel si prometteur mais c’est un début. Le transport maritime et la pêche ont la part belle, suivi des activités portuaires qui en découlent et de la défense et action de l’Etat en mer. Une source SIREN de 2014 nous informe que l’économie bleue à Mayotte se concentre principalement sur la pêche, elle représenterait plus de 80% des activités maritimes, mais que dans l’ensemble de l’économie mahoraise elle plafonnerait à 2,5 %.

Mayotte bénéficie de tous les atouts nécessaires pour amplifier ses activités maritimes d’autant plus que son environnement naturel est conséquent. Une Zone économique exclusive de 74 000 km² et un lagon d’une superficie de 1 100 km² font du jeune département français un territoire aux atouts maritimes indéniables. L’économie bleue peut à moyen terme, d’après les rapports de l’IEDOM, donner des perspectives de croissance importantes et contribuer à stabiliser l’île économiquement mais également socialement. L’économie mahoraise ne pourrait qu’en retirer des atouts positifs susceptibles de créer de la richesse et de l’emploi mais tirer parti de ces avantages impliquerait de faire face à de nombreux défis.

Profiter de l’engorgement des ports Est Africains

Un des symboles du fer de lance de la future économie bleue mahoraise est évidemment la zone portuaire de Longoni. Le port est la colonne vertébrale de Mayotte, l’activité y est assez intense, la majorité des marchandises entrent dans le département par la mer.

Il faut savoir par exemple que les grands ports d’Afrique de l’Est commencent sérieusement à souffrir de congestion, les quais sont de plus en plus indisponibles, les conditions d’accueil des bateaux sont de moins en moins correctes, c’est donc à Mayotte de se placer comme une réponse viable et efficace pour les armateurs. Pour se positionner favorablement dans le canal du Mozambique, environ 100 millions d’euros ont été investis dans le port de Longoni ces dix dernières années, de nombreux projets d’aménagements sont prévus mais le taux de remplissage actuel est encore loin d’être exploité à sa juste valeur. Les tarifs portuaires ne sont pas attractifs, de plus les mouvements sociaux qui font la une de l’actualité mahoraise ont pu rendre frileuses les compagnies de transport maritime…                                                                   C’est dans ce cadre que les voisins insulaires Maurice et Seychelles sont intéressants à analyser et pourquoi pas à suivre de près, leur économie bleue est particulièrement réussie, ils sont pionniers dans ce type de stratégie.

Grues et RTG de MCG à Longoni
De gros investissements ont été réalisés ces dernières années au port de Longoni

Malgré un investissement dans le port qui parait conséquent, le développement de la zone demeure contraint et restreint. Longoni propose un accueil limité pour les bateaux, voire exigu. Cela est bien sûr un frein au développement et à la croissance espérée via l’économie bleue à son plein potentiel. Selon le Service Central des Risques (SCR), Mayotte est le DOM ayant le plus faible encours de crédits bancaires lié à l’économie maritime, les investissements privés ou publics manquent énormément, ce n’est pas une spécificité locale, c’est caractéristique des DOM français. Cette faible représentativité des capitaux dépêchés pour le développement des activités liées à la mer démontre une fois de plus que l’économie bleue reste un secteur marginal qui ne participe pas pleinement à la réussite complète de nos systèmes ultra-marins français.

Des capitaux pour un effet de levier

Le manque de capitaux est un frein dans l’ascension de l’économie bleue à Mayotte mais des potentiels de développement existent, autant que les solutions pour l’avenir de « l’île au lagon ». Après le port de Longoni, c’est la pêche qui attire l’attention des analystes. L’installation d’infrastructures adaptées et une formation professionnelle suivie sont la base pour que ce secteur fasse office d’une réelle stratégie pour l’avenir du territoire. Divers projets sont en cours, notamment au travers de la création de pontons pour accueillir de plus grands navires professionnels. Trois millions d’euros sont nécessaires, l’Etat, la DMSOI (Direction de la Mer Sud de l’Océan Indien) et le département pilotent les dossiers par l’intermédiaire du CPER (Contrat de Plan Etat-Région) qui finance. Trois pontons devraient voir le jour et être fonctionnels dès cette nouvelle année de  2018, le but étant de passer d’une pêche plutôt traditionnelle à une pêche professionnelle.

Cette première étape ne serait que les prémices d’autres promesses liées directement à l’économie bleue. On imagine déjà un secteur mahorais de réparation navale, une aquaculture en plein essor, un tourisme articulé de manière cohérente autour du lagon.

Affaire à suivre…

N.M

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