Chaque vendredi, les 22 étudiants répètent avec le metteur en scène de la compagnie Ariart El Majid Saindou. Vendredi, la petite troupe a offert à un auditorium noir de monde, une première restitution de son travail.
“C’est un spectacle préparé depuis novembre, explique Jean-Louis Rose ,responsable du pôle culture du CUFR. C’est une première restitution, le spectacle abouti aura lieu en novembre prochain, précise-t-il. L’an passé, ils avaient travaillé sur la pièce “On joue la Comédie”. Cette année, ils font un travail centré sur le conte, africain et de l’archipel. Ce travail se fait en lien avec le travail de création de la Compagnie Ariart qui oeuvre sur le patrimoine immatériel de Mayotte afin de la préserver et de contribuer à sa sauvegarde.”
“C’est un début de travail, abonde le comédien professionnel El Majid Saindou, c’est la première fois qu’on aborde ces contes.”
Pour lui, ce projet s’inscrit dans l’ADN même de sa compagnie. “Ariart, comme son nom l’indique, c’est l’oralité. Les trois histoires abordées dans cette restitution sont des sagesses.”
Redonner vie à ce qui “se perd”
On retrouve les aventures de Banawassi, M’Bolo le lièvre ou encore Nasrédire. Le tout monté et montré en ombres chinoises, avec en premier plan, de la danse ou simplement, un conteur, livre à la main. “C’est une façon de mettre un peu de magie en montrant des images animées qui sortent d’un livre de contes” explique El Majid Saindou. “Car les conteurs sont des magiciens, ce n’est pas facile pour des comédiens comme moi de se mettre dans leur rôle.”
Un rôle qui plait tout particulièrement aux étudiants sur scène qui retrouvent des histoires qui se perdent.
“On rentre bien dans l’histoire car Banawassi, c’est LE personnage de l’archipel, explique un des comédiens. On en a tous entendus parler du coup ce n’est pas difficile de s’immerger.” “Ca fait du bien, complète sa camarade. On s’enrichit de cette culture, de ce petit voyage dans le monde théatral.”
Tous gardent ce sentiment émouvant de “faire revivre les contes des grands-parents”. Alors que l’une, élevée par sa grand-mère, se souvient de ces histoires qui ont bercé son enfance, d’autres ne les avaient jamais entendues. Avec la triste impression d’être passés à côté d’un pan de leur culture. Ce qu’ils ont désormais la possibilité de réparer, avec tout la force de leur créativité.
Y.D.
De l'ombre à la lumière, le patrimoine immatériel mahorais prend vie sur scène
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