31.9 C
Dzaoudzi
samedi 20 avril 2024
AccueilEducationRentrée scolaire en « mode dégradé », mais les écoles seront ouvertes...

Rentrée scolaire en « mode dégradé », mais les écoles seront ouvertes annoncent les maires

Les élèves de primaire pourront se rendre à l'école... moyennant absence de barrage
Les élèves de primaire pourront se rendre à l’école… moyennant absence de barrage

Le rapport de force entre le gouvernement monte de deux crans en ce lundi de rentrée scolaire. Les leaders du mouvement accentuent la pression sur l’unique condition exposée par la ministre des Outre-mer à sa venue, l’ouverture des écoles. Primaire s’entend, de la compétence des maires.

La « Table des revendications » qu’ils ont exposée aux médias ce vendredi présente parmi les mesures urgentes, la fermeture des écoles en rotation dès le 12 mars 2018, celles qui ne proposent qu’une salle pour deux classes, les élèves n’ayant cours qu’ « à mi-temps », pour reprendre l’expression du député Mansour Kamardine. « Elles contribuent à faire baisser le niveau général », accusent les leaders du mouvement, qui accueillent favorablement l’application des rythmes scolaires dans les écoles qui le peuvent.

Ce samedi un nouveau communiqué tombait, dans lequel les organisations à l’initiative du mouvement en cours « demandent aux maires à fermer les établissements scolaires et invitent les parents de garder leurs enfants à la maison jusqu’à nouvel ordre. »

Nous avons contacté les maires : « La majorité des maires vont ouvrir les écoles, il ne serait pas normal de priver les enfants de scolarité », indique Toillal Abdourraquib, DGS de l’Association des Maires de Mayotte (AMM). Une ouverture sur laquelle les maires du sud n’étaient pas tous favorables, ils en ont longuement débattu tard ce dimanche lors d’une réunion à Tsingoni.

Des mobiles… dans l’enseignementElèves collège Doujani Nelson Mandela tee shirt

Pour le secondaire, c’est plus compliqué. Tout d’abord, beaucoup d’élèves habitent à plusieurs kilomètres de leur établissement, nécessitant des transports qui vont avoir le plus grand mal à circuler si les barrages qu’on nous promet sont maintenus.

En outre, les syndicats du second degré ne décolèrent pas contre une circulaire du vice-rectorat. Que rapporte le SNES FSU : « Les élèves ne pouvant se déplacer par ‘manque de transports ou à cause des barrages auront accès à l’établissement du second degré le plus proche de leur domicile’. Quant aux enseignants, ‘ils peuvent rejoindre un établissement proche qui n’est pas leur lieu d’affectation officielle où ils devront se signaler dès leur arrivée’. Mais ce n’est pas écrit qu’ils doivent le rejoindre, ce n’est donc pas une obligation », rajoutant « on n’a jamais vu une telle réaction de la part d’un VR depuis 2005 ».

Henri Nouri, co-secrétaire départemental FSU Mayotte, rappelle que « les enseignants ont des établissements d’affectation et d’exercice, ce ne sont pas des équipes mobiles qu’on peut déplacer au gré des besoins. Quel serait le sens d’une telle démarche si ce n’est d’organiser une vaste garderie ? »

Il appelle à participer « massivement », dès cette rentrée, à la grève pour laquelle la FSU a déposé un préavis : « Nous invitons nos collègues à ne pas prendre de risques inutiles en s’aventurant sur des routes barrées sans garantie de retour chez eux. »

La déscolarisation en dégât collatéral

Le lycée de Kahani siège de violences en janvier 2018
Le lycée de Kahani siège de violences en janvier 2018, va focaliser les regards

Et expose leurs revendications, « la stabilisation, l’attractivité pour les titulaires et la mise en place d’un plan de titularisation des contractuels. Pour rappel, le SNES-Mayotte revendique l’attribution de l’ISG pour ceux qui ont perçu l’IE dégressive, la hausse de l’indexation au minimum au niveau de celle de la Réunion (1,53) et l’attribution par agent de l’ISG avec un montant de 25 mois de salaire au lieu de 20 mois actuellement. »

De son côté, la CGT Educ’action relève que le courrier de la vice-recteur fait état d’une rentrée en « mode dégradé », « mais cela fait déjà plusieurs années que notre service public d’éducation fonctionne en ‘mode dégradé’ tant les moyens matériels et humains manquent ». Le syndicat attendait des précisions sur le Plan de sécurisation des établissements et des transports scolaires, et propose pour cette rentrée de « fermer les établissements scolaires dans l’attente de retour à des conditions de sécurité acceptables ».

Dans un 1er communiqué l’UNSA Education indique son soutien au mouvement sur le fond mais pas sur la forme, « les enfants de nouveau qui à chaque crise se retrouvent hors de l’école. Certains, depuis de la rentrée d’août 2017, n’ont eu accès à l’école que sur 2 voire 3 mois, les entreprises qui sont exsangues, les chantiers qui sont bloqués, les habitants de l’île qui sont la proie des violences quotidiennes et qui en double peine sont bloqués, rationnés, interdits d’accès aux soins, inquiets… » Et émet l’idée de « passer la main aux élus » qui « doivent monter à Paris ».

Dans un second, il est fait état d’un « positionnement solidaire à l’égard du collectif et de l’intersyndicale », et d’un appel à rejoindre le mouvement mercredi 14 mars, « et ce, jusqu’à ce que l’Etat apporte des réponses adaptées à une situation que le peuple maorais subit depuis trop longtemps. La semaine dernière, le Préfet a reçu la fédération UNSA Education : pour le SE-UNSA, les solutions apportées aux questions de sécurisation des sites scolaires ne sont pas convaincantes. » Le durcissement est expliqué par « la colère aggravée » par la réception du courrier du vice-rectorat.

Finalement, beaucoup de monde va se retrouver dans la rue demain, et surtout beaucoup de jeunes à proximité des barrages…

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139513
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139513
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139513
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139513
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139513
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139513
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...