Alors qu’il voulait se rendre à la rencontre en Petite Terre avec les missionnaires, le député Mahorais Mansour Kamardine a été bloqué à un barrage à Coconi. L’avocat raconte : « J’ai indiqué au barragiste qu’il portait délibérément atteinte à ma liberté de circulation et que c’était un délit, il m’a dit qu’il en était conscient. Quelqu’un m’a alors invité à passer, mais il s’est interposé, j’ai dû passer par la forêt. » Piètre image que l’on donne d’un député, qui plus est, proche des revendications exprimées.
Il fait d’ailleurs « le constat que le gouvernement joue le pourrissement », mais considère que des avancées sont à noter. « Il faut savoir capitaliser une victoire. Les manifestations massives de tous les Mahorais ont permis d’aboutir sur un constat et une reconnaissance du gouvernement que l’Etat est absent à Mayotte, que l’immigration clandestine est insupportable et à la source de plusieurs actes de délinquance, que cette délinquance atteint des niveaux beaucoup plus élevés qu’en métropole, et qu’il s’agit de la région la plus pauvre de France. »
Le député fait état de dissensions entre l’intersyndicale et les collectifs, « peu propices à déboucher sur la fin d’un mouvement ». « Pour toutes ces raisons, j’appelle donc à lever les barrages. Les Mahorais souffrent de ces blocages, or les raisons qui ont animées ce mouvement sont contraires à ces difficultés, complète-t-il, de plus, cela permettra aux forces de l’ordre de se rendre sur les îlots de délinquance. »
Il considère les mesures proposées comme « un minimum syndical », « mais il faut les saisir. Quitte à faire le point dans un mois et de faire retentir de nouveau notre colère si les avancées sont insuffisantes. »
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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