28.9 C
Dzaoudzi
samedi 18 mai 2024
AccueilorangeConflit social : maintien du « rapport de force », mais allègement...

Conflit social : maintien du « rapport de force », mais allègement sur les barrages

Le patronat bien représenté
Le patronat bien représenté

C’est à un jeu de rôle qu’ont assisté les élus, le patronat devant les médias ce mercredi dans l’hémicycle Younoussa Bamana. Les leaders syndicaux se sont changés sans avertir quiconque en acteurs, avec dans le rôle du méchant flic, heu pardon, syndicaliste, Rivo, et du gentil, Saïd Hachim, membre du Collectif. Ils avaient si bien travaillé leurs rôles que la dernière sortie de Rivo évoquant un « croche-pied » de la part des élus sur l’avertissement d’Anchya Bamana, maire de Sada, sur les nombreux décès liés aux barrages, « il y en a plus que 2 », aurait presque pu passer pour véridique…

On perd d’ailleurs tous nos doutes à la lecture du communiqué des leaders de ce mercredi matin, (Communiqué – Collectif et Intersyndicale du 27 mars 2018) qui accuse « la Directrice du CHM et la Vice-Rectrice qui, depuis le début de la grève, justifient leur position farouchement opposée aux intérêts des malades et des élèves mahorais, en mettant en avant, de prétendus dysfonctionnements du CHM et du système éducatif à cause de notre grève font tout un tas de manœuvres pour la rendre impopulaire. » Les urgentistes du SAMU à cet égard menacent d’un droit de retrait pour des « dysfonctionnements sur les barrages.

« Le monde entier nous a entendus ! »

Fatima Souffou, Saïd Omar Oili et Anchya Bamana, défendaient la position des élus
Fatima Souffou, Saïd Omar Oili et Anchya Bamana, défendaient la position des élus

Autant dire que la rencontre entre élus, leaders et patronat avait commencé à couteaux tirés au point que la séance dut être suspendue après le « sketch » de Rivo demandant de maintenir la pression et de fermer entreprises et mairies jusqu’à mardi.  « En fait, c’était un test de votre unité ! », lâchaient-ils après la suspension de séance, en ayant fait manger leur chapeau à leurs interlocuteurs, qu’ils accusent de récolter un peu trop facilement les fruits d’un mouvement qu’ils ont mené, « et tout ça, parce que vous, élus, n’avez jamais défendu les intérêts du territoire ! »

Car élus comme patronat avaient refusé d’obtempérer, « pendant tout ce mouvement, nous sommes restés à notre place, celle d’élus qui n’enfreignent pas les lois de la République », avait indiqué quelques heures plus tôt Mohamed Majani, maire de Mamoudzou. Tandis que Fatima Souffou, 1ère vice-présidente, dont les interventions ont régulièrement ramené le calme, notamment quand elle réclamait une expression respectueuse à un El-Anzize Hamidou énervé, expliquait que point n’était besoin d’actions supplémentaires pour se faire entendre, « le monde entier nous a entendus ! »

Mais avec un grand pas vers les leaders, puisqu’ils reconnaissaient quand même, par la voix de Saïd Omar Oili, président de l’Association des Maires, qu’en réponse à “la faillite de la société à Mayotte”, “vous avez eu le courage d’aller ‘gréver'”, “vous avez eu cette audace de dire ‘ça suffit !'” Une intervention applaudie par les leaders.

Tous pour 101, 101 mesures pour tous

Saïd Hachim appelait à travailler à partir d'un document unique
Saïd Hachim appelait à travailler à partir d’un document unique

Néanmoins, les syndicalistes, plus que les membres du collectif, demandaient de « maintenir le rapport de force pendant les négociations avec la nouvelle mission ». Il est en réalité question de maintenir des barrages fluides, « qui laissent passer les gens sur des tranches horaires », nous expliquait Salim Nahouda jusqu’au début des négociations vendredi.

L’objectif de la rencontre était de proposer un document commun. Chacun ayant cogité sur le sien, élus, patronat… celui du Collectif-Intersyndicale en comporte 101… comme le nombre ordinal de notre département. Or, la mission va demander un seul document de travail. N’ayant pas le document en main, élus comme patrons ont demandé des garanties que ces 101 mesures, « non chiffrées pour l’instant, comme l’a demandé la ministre », ne soient pas contraires à leurs objectifs, « faites nous confiance », ont répondu les leaders… un peu sur le même mode qu’Annick Girardin à leur encontre.

« C’est un accord d’unité historique », se réjouissait Fatima Souffou. Des délégations seront formées pour entamer le travail de construction de cette nouvelle Table revendicative.

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

2 Commentaires

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139516
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139516
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139516
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139516
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139516
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139516
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...