Ce vendredi, c’est quasiment dans la discrétion que le conseil départemental votait son budget prévisionnel 2018 en séance plénière, puisque la presse n’était pas informée. Il a été évalué à 306 millions d’euros en fonctionnement, et à 129 millions d’euros en capacité d’investissement, et un résultat prévisionnel de 37 millions d’euros, et 17 millions d’euros pour le budget annexe Protection de l’enfance. Il a été approuvé, moyennant deux absentions.
Elles sont à mettre en relation avec le climat de méfiance envers l’équipe dirigeante qu’a instauré le rapport de la Chambre Régional des Comptes, nous y reviendrons, et à l’absence de validation du Compte de gestion 2017 du payeur, « en raison du mouvement social », rapportait Vita Ouirdani, Directeur des Finances du Département.
Etant donné la date butoir du 15 avril de vote du Budget primitif 2018, et de la présentation de ce Compte de gestion 2017, il était malgré tout présenté aux élus, avec des garanties, « celles de la validation de la balance comptable par le payeur ». Il fait apparaître pour l’année 2017 un excédent de 40 millions d’euros, « auxquels nous devons rajouter 4 millions d’euros des années précédentes. »
« Des coups, j’en prends »
Un « bonus » dans les recettes qui n’est pas tombé du ciel, mais partiellement de la mer, avec notamment un surplus de recettes douanières, de l’Allocation personnalisée d’Autonomie, du Fonds départemental d’insertion, d’un complément de RSA, des taxes sur le carburant et le tabac, qui n’étaient pas inscrites dans cette proportion au départ. Des risques financiers élevés demeurent, notamment en terme de créances non recouvrées, “30 à 40 millions d’euros”, notamment “les provisions de deux fois 5 millions d’euros liées à la DSP du port de Longoni”.
Une bonne nouvelle malgré tout, surtout que l’on apprenait que Mayotte doit depuis cette année répondre aux exigences du Pacte financier qui englobe 319 collectivités en France. « L’accroissement des dépenses de fonctionnement ne pourra pas dépasser plus de 1,2% par an, hors inflation mais en incluant les budgets annexes », informait Ben Issa Ousseni, Vice-président chargé des Finances. Dans le cas contraire, l’Etat récupèrerait l’année suivante 75% du dépassement.
« Un endettement maitrisé, un transfert partiel de l’octroi de mer vers les communes compensé, c’est un avenir meilleur pour décliner le Plan de mandature », se félicitait Ben Issa Ousseni, un constat que le président Soibahadine le laissait dresser, tout en savourant ce moment.
Bien qu’il rajoutait plus tard « des coups, j’en prends, mais je ne souhaite pas les rendre ». L’ombre du rapport de la CRC planait en effet au dessus de l’assemblée, et les critiques ont fusé. Nous reviendrons plus en détails sur l’orientation des futurs investissements.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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