Le 30 mai, une délégation emmenée par Cécile Tagliana, Adjointe au Directeur général de la cohésion sociale, et chef de délégation ministérielle était accueilli par le président du conseil départemental et son 4ème vice-président, pour valider la reprise en main par l’Etat du budget du Revenu de Solidarité Active (RSA). Sur les 32 millions d’euros de dépenses sur ce poste, seuls 15 millions étaient reversés au Département. Mayotte n’était pas la seule à réclamer cette recentralisation, puisqu’une fronde avait été menée par l’ensemble des Départements à ce sujet. Le principe semble acté également au niveau national. Les agents œuvrant sur les 7 sites du RSA viendront en assistance des services de l’Etat pour leur connaissance du territoire.
La réévaluation nationale de 1%, porte le RSA Mahorais à 275,47 euros au 1er avril 2018, soit la moitié du national, et celle de l’Allocation de Solidarité Spécifique octroyée aux demandeurs d’emploi, portée à 8,23 euros (contre 16,48 euros en métropole). Un vote favorable des élus qui demandent un alignement.
Seul le volet insertion du RSA reste à la charge du Département, ce qui lui permettait ce lundi de valider la mise en place d’un « Premier accueil social inconditionnel de proximité » pilote, à Dembéni, canton d’Issa Issa Abdou, une décision prise avec la Direction de la Jeunesse et des Sports, indique l’élu : « Il s’agit de garantir l’amélioration de l’accès aux droits des personnes rencontrant des difficultés sociales et en réponse, de mettre en place un accompagnement. En demandant à un Centre Communal d’Action sociale de le mettre en place, nous impliquons un peu plus les maires dans ce domaine, un dispositif qui sera implanté dans toutes les communes ».
Le personnel du CHM mis à disposition
Il s’agit d’une des 6 actions financées à hauteur de 113.950 euros dans le cadre du FAPI, le Fonds d’Appui aux Politiques d’Insertion, « une somme allouée principalement au salaire d’un travailleur social pendant un an. » Un fonds qu’il fallait aller chercher, puisque l’opération reste au bon vouloir des départements.
Grande avancée pour les PMI : les Protections Maternelles et Infantiles du Département, qui connaissent des difficultés de fonctionnement, faute d’entretien ces dernières années, et faute, depuis quelques mois, de vacances de postes et des difficultés d’approvisionnement de matériel. Or, le protocole garantissant le soutien financier de l’Etat le conditionnait à la mise en place d’un plan d’urgence de remise en fonctionnement normal des PMI par le Département.
Une convention a été signée à cet effet avec le Centre hospitalier de Mayotte (CHM), pour une mise à disposition du personnel, afin d’atteindre l’effectif cible de 12 médecins et 22 sages-femmes, avec remboursement par le conseil départemental, des frais engagés.
Une Technopôle tournée vers l’innovation
En matière économique, et dans la suite logique de l’accompagnement de la CCI sur les prêts d’honneur à la trésorerie des entreprises touchées par le mouvement social, des aides d’urgences ont été votées pour les entreprises de transport victimes de nombreux actes de vandalisme, et qui ont désormais du mal à s’assurer. Les aides viseront la trésorerie, et l’équipement de véhicules, d’un montant maximum de 50.000 euros, et l’accompagnement des montages des dossiers.
Enfin, 200.000 euros seront débloqués à destination de la Chambre de Commerce et d’Industrie qui pilote le projet d’une Technopôle à Dembéni, pour réaliser les études.
Il s’agit de rassembler les entreprises du secteur des hautes technologies, afin de « promouvoir l’innovation sur le territoire et de rapprocher le monde de l’entreprise et celui de la recherche », dont le Centre Universitaire sis à Dembéni. Un projet de 11,2 millions d’euros, à financement européen, Ministère des Outre-mer, CPER-département-CADEMA-CCI. Un comité de pilotage serait prévu sous peu.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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