Ce mercredi soir, le procureur Camille Miansoni avait souhaité communiquer sur l’enquête concernant les deux gendarmes du GIGN blessés à la tête dimanche.
Pour rappel, les militaires intervenaient à MGnambani pour interpeller un individu soupçonné d’attaques à main armée sur des plages et sentiers de randonnée dans le sud. Lors de l’interpellation, une demi-douzaine de personnes s’en sont pris aux gendarmes avec des pierres, blessant grièvement deux d’entre eux, avant de prendre la fuite. Dès lors, les enquêteurs de la section de recherche de Pamandzi et le GIGN ont mis le paquet. Lundi, un premier suspect a été interpellé sur la plage à Acoua alors qu’il s’apprêtait, semble-t-il, à prendre la mer pour quitter Mayotte. Placé en garde à vue, sa participation aux faits a été établie, mais il “minimise son implication”. Il a été mis en examen ce mercredi pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique et violences en réunion avec arme sur personne dépositaire de l’autorité publique. Des faits passibles de la réclusion criminelle à perpétuité. Le juge des libertés et de la détention devait statuer hier soir sur un placement en détention provisoire. L’homme a finalement été placé en détention provisoire mercredi dans la soirée.
Alors que l’audience et la conférence de presse se déroulaient en parallèle, une autre actualité avait lieu. Dans le nord, une vaste opération de gendarmerie visait à interpeller les autres auteurs de l’agression. A 19 heures, le Colonel apprenait que cinq d’entre eux avaient été arrêtés “sous réserve de confirmation de leur identité”.
Cette opération était le fruit de trois jours d’enquête “24 heures sur 24” avec “une évolution très favorable” et “beaucoup d’efficacité”.
« Tous les moyens ont été mis en œuvre pour interpeller ces criminels et tout faire pour éviter qu’ils ne sortent de l’île » précise le procureur Camille Miansoni.
Au cours de cette opération de grande envergure, 20 militaires du GIGN ont été mobilisés ainsi que 6 gendarmes de la section de recherche. En outre, la Marine Nationale avait mis deux bateaux à disposition, un patrouilleur et une vedette d’interception, avec 10 gendarmes maritimes, pour parer à toute tentative de fuite en mer. L’interpellation s’est avérée périlleuse puisque trois gendarmes ont été blessés “légèrement” selon le colonel.
Aux dernières nouvelles, le gendarme évacué lundi vers La Réunion a été opéré avec succès et hier soir il n’était plus sous sédation, afin de le sortir de son coma artificiel. Il ne s’était cependant toujours pas réveillé. « Le scanner post opératoire est déclaré satisfaisant” informe le colonel Leclercq mais « Ses blessures sont potentiellement génératrices de séquelles ».
Exceptionnellement pour une enquête en cours, le président du tribunal Laurent Sabatier a tenu à communiquer pour dire que « l’ensemble des magistrats s’associe à la douleur des gendarmes blessés, à celle de leurs proches et plus globalement, à la compassion de tous les gendarmes et citoyens de ce territoire. Nous pouvons tous constater que l’implication (des gendarmes) est bien une réalité au profit de Mayotte, et au péril de leur vie. »
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