Mue par des raisons de politique intérieure qui lui suggèrent de renforcer l’unité nationale au moment où il réforme la Constitution, la décision du 21 mars dernier du président de l’Union des Comores de ne pas accepter officiellement de reconduites, est un énorme gâchis pour ses étudiants.
On a vu qu’en représailles, des collectifs à Mayotte bloquent le bureau des étrangers de la préfecture, demandant notamment que les étudiants comoriens ne puissent avoir de papier pour se rendre en métropole, bien qu’ayant eu leurs demandes d’inscription validées sur Post Bac. Mais il en est de même aux Comores.
Alors que le ministère des Affaires étrangères français avait annoncé en mai la suspension de l’octroi des visas diplomatiques, puis de tous les visas pour les demandeurs comoriens, l’ambassade de France aux Comores avait souhaité alléger le dispositif en faveur des étudiants comoriens et les malades par une note affichée le 2 juillet dernier.
Mais il n’en est rien dans les faits, « il y aurait eu ‘une soixantaine de refus’, selon un Collectif d’étudiants comoriens », cite le journal comorien Al-watwan, « même ceux qui ont réservé des chambres privées n’obtiennent pas de visas ». On ne connaît pas le volume des demandes, mais en 2018, « on estime à 1000 inscriptions faites à travers campus France ».
La crise est d’une durée inédite, depuis 5 mois, alors que lors des précédents, les autorités françaises parvenaient à un compromis en quelques heures. Souvent à coup de signatures de chèques, et l’on voit que ce n’était qu’une solution artificielle. Manifestement, la France a besoin d’Azali Assoumani, mais l’homme fort de Moroni sait que sans l’aide de Paris, point d’issue possible. En attendant, les étudiants en font les frais.
A.P-L.
Lejournaldemayotte.com
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