25.9 C
Dzaoudzi
samedi 27 avril 2024
AccueilEconomieUne étude internationale pour mieux déceler les maladies du bétail mahorais

Une étude internationale pour mieux déceler les maladies du bétail mahorais

Le département des maladies infectieuses de l'université de Hong-Kong vient de publier une vaste étude sur le bétail à Mayotte. Un outil précieux pour prévenir d'éventuelles épidémies.

Le Dr Laure Dommergues est vétérinaire épidémiologiste à la Coopadem*. Elle a participé à l’étude que vient de publier l’université de Hong-Kong (lien en anglais).

Le JDM : Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste cette étude ?

Dr Laure Dommergues :

La Coopadem est un groupement de défense sanitaire, ce qui veut dire qu’on a plusieurs activités, notamment du conseil aux éleveurs, de l’approvisionnement de matériel pour l’élevage, du transport de bétail mais aussi une petite activité de recherche et développement. Pour la recherche, on a besoin de partenariats. Cette étude est le fruit d’un partenariat entre la Coopadem et le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement ), qui nous a présenté d’autres partenaires notamment à Londres et Hong-Kong. Maintenant, en quoi consiste le travail réalisé. Un des moyens de transmission des maladies, c’est d’entrer en contact les uns avec les autres. Cette étude est une analyse des mouvements des vaches à Mayotte. On a cherché à savoir à quels endroits de Mayotte il y a le plus d’échanges d’animaux. En effet, une commune isolée serait mieux protégée des maladies qu’une commune qui échange beaucoup d’animaux avec les autres, et qui serait donc plus à risque.

Comment avez-vous fait, et quels sont les résultats ?

On a travaillé à partir de deux sources. La première, c’est une base de données officielle des bovins de Mayotte, qui recense tous les numéros de boucle qu’on trouve obligatoirement à l’oreille des bovins.

Une des races de zébus de Mayotte, menacée par les croisements (Photo: CoopADEM)

Mais il y a aussi des animaux sans boucle à Mayotte, c’est une des limites de l’étude. Notre deuxième source, c’est notre propre activité de transport de bétail. Tous nos transports sont enregistrés, même quand on prend en charge des animaux sans boucle, ça compense un peu. Ce qui est démontré dans cet article, c’est qu’on voit plus d’échanges au centre de l’île, c’est à dire entre les communes de Mamoudzou, Dembéni, Tsingoni, Sada, Ouangani et Chiconi. En revanche on en voit moins dans le sud comme à Bouéni ou Kani-Keli.
Ce qui ressort de cette étude, c’est que s’il y a une maladie sur le territoire, elle arrivera forcément au centre de Mayotte. On sait donc qu’on peut accentuer la surveillance au centre pour déceler une éventuelle maladie.

Quel est l’enjeu de cette surveillance ?

Des zébus broutent sous des ylangs (Photo: CoopADEM)

Le principal intérêt c’est d’abord de déceler la maladie puis de pouvoir l’intercepter et mettre en place des mesures de lutte le plus rapidement possible à l’échelle du territoire.
Quand les maladies rentrent, c’est en kwassa-kwassa et en provenance des Comores. Quand la PAF intercepte un kwassa avec du bétail, il est immédiatement euthanasié, c’est arrivé encore ce week-end. L’intérêt de cette étude, c’est que même si une maladie arrive au nord ou au sud, elle arrivera au centre. Comme on ne peut pas tous les attraper, on sait qu’il y a ce tampon et qu’on arrivera à la déceler.

Quelles sont les pathologies qui sont ciblées en priorité ?

Il y a deux maladies principales. D’abord la peste des petits ruminants qui touche les chèvres. Cette maladie est arrivée aux Comores en 2012 depuis la Tanzanie. Grâce à la vaccination, les Comores sont parvenus à contenir l’épidémie et Anjouan est préservée. Pour l’instant on a ce tampon. Ensuite, il y a la theilériose, introduite en 2003 en Grande Comore qui a bien décimé le cheptel là bas à l’époque.
A Mayotte on vaccine systématiquement le cheptel contre le Charbon Symptomatique, à ne pas confondre avec l’anthrax. Une autre maladie qui figure dans l’étude, la fièvre de la vallée du Rift, fait aussi l’objet d’une surveillance.
En tout cas, cette étude conforte la prévention qui est faite et la surveillance des maladies à Mayotte. Enfin, plus largement, comme on est une région ultrapériphérique de l’Europe, l’étude aide aussi à protéger l’Union européenne, même s’il n’y a pas d’exportation officielle de produits animaux depuis Mayotte.

*CoopADEM : Coopérative agricole des éleveurs mahorais

Propos recueillis par Y.D.

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139512
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139512
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139512
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139512
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139512
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139512
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...