Trois agences Corsair à La Réunion vont être vendues à un entrepreneur guyanais révèle le Quotidien de la Réunion. De ce changement de gestionnaire, le consommateur ne devrait voir que du feu. Mais ces transactions révèlent une volonté de la compagnie de trouver rapidement des devises, avec le choix de se priver d’agences pourtant rentables.
Ce qui s’apparente à une politique de repli économique pose question à Mayotte, alors que la compagnie n’est déjà pas présente ici à temps plein.
D’autant que la vente de ces agences s’ajoute à une actualité chargée pour la compagnie. Départ de son directeur régional, concurrence féroce avec French Bee, la compagnie low cost qui dessert désormais Saint-Denis depuis Paris, et « une vente qui n’aboutit pas » constate le Quotidien, en référence aux négociations pour la vente de Corsair par son propriétaire actuel, le groupe TUI.
« Alors que la compagnie nourrissait de grandes ambitions pour la zone, la desserte de Mayotte sera bientôt suspendue jusqu’en juin 2019. Celle de Madagascar (jadis disputée à Air Austral) a été revue à la baisse. La boucle Paris – Dzaoudzi – Antananarivo, qui tournait à deux fréquences hebdomadaires, a été remplacée par une boucle Paris – Réunion – Tana, une fois par semaine. Pas vraiment une logique de développement » écrivent encore nos confrères réunionnais qui constatent que « le réseau Corsair se contracte dans la zone. »
Vers la fin de la concurrence ?
Alors qu’en est-il pour Mayotte, faut-il redouter la disparition d’une concurrence qui jusqu’à présent, permettait aux passagers de bénéficier d’une guerre des prix -parfois- bénéfique au porte-monnaie ?
C’est à craindre selon un acteur aéronautique de la région qui voit dans la volonté affichée de Corsair de revenir l’année prochaine “un effet d’annonce”. “Je ne pense pas qu’ils vont de nouveau desservir Mayotte” estime cette source sous couvert d’anonymat. “Leur intérêt est d’aller là où il y a le plus de trafic : Réunion, Antilles, là où ils peuvent poser leurs gros porteurs.”
Contactée par le JDM, la compagnie n’avait pas encore répondu à nos sollicitations alors que nous bouclions cet article.
Y.D.
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