L’intervention vers 4h30 cette nuit des camions de gendarmerie pour déloger « en douceur » selon l’un d’entre eux, les femmes encore endormies, a été suivi par l’érection de murs de plexiglas en amont et en aval du service des étrangers, pour en interdire l’accès. Ce service de l’Etat était bloqué par les collectifs depuis fin juillet, mais était déjà en ouverture aléatoire depuis les manifestations du mois de mars.
Sans colère, quelques femmes et hommes du collectif des citoyens à l’origine de ce blocage, disent leur incompréhension : « Au début, on était là pour protester contre le refus des reconduites des étrangers par Azali, mais il s’agit aussi de dénoncer les nombreuses arrivées de kwassas chaque nuit, c’était encore le cas hier au soir sur une plage prés de chez moi. Comment ça se fait qu’avec 5 bateaux ils n’arrivent pas à tous les coincer ?! ».
Le service des étrangers, un étendard
Le service des étrangers devenu l’étendard de la protestation contre une politique migratoire jugée laxiste, « c’est une entente entre Azali et la France. Sinon comment on peut comprendre que notre gouvernement n’impose pas sa volonté. » Les reconduites ont repris officieusement, mais ils aimeraient une position officielle claire de la France dans le discours tenu aux dirigeants comoriens.
Et en parlant d’étendard, nous interrogeons le gendarme qui nous accompagne, « où est passé le drapeau qui flotte habituellement aux côtés de celui de l’Europe dans ce service de l’Etat ?! » Celui-ci lève un regard étonné vers son emplacement habituel pour toute réponse.
Du côté des manifestants, on ne sait rien non plus, celui qu’ils gardent est le leur, indiquent-ils, « de toute façon c’est le drapeau des Comores qui devrait être hissé là ! », lancent-ils amers. Ils demandent également la fin des séjours d’exception qui empêchent toute personne détentrice d’un titre de séjour de se rendre ailleurs en France, en métropole ou dans les DOM.
On s’oriente donc vers une reprise des traitements des dossiers les plus urgents dans un premier temps, médicaux et des étudiants étrangers.
Le préfet et Délégué du gouvernement Dominique Sorain doit s’exprimer dans l’après-midi.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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