A l’occasion de la 3ème et dernière campagne de l’année, le focus est mis sur les partenaires de l’Adie et les opérations déclinées en faveur des femmes créatrices d’entreprises : l’opérateur Orange, la Délégation aux droits des femmes, et la Fondation Chanel.
Tous les secteurs de création où les femmes s’illustrent traditionnellement, le BTP, la pêche, l’agriculture, mais surtout le commerce, sont concernés par un accompagnement qui revêt plusieurs formes.
Pour Orange, « il s’agit d’une suite de l’opération ‘Women start’ lancé par Orange Fab Lab l’année dernière », comme l’explique Kassim Adinani, responsable des relations avec les collectivités locales de Mayotte chez l’opérateur. Un « mécénat de compétence » est proposé, sous forme de coaching de ces femmes créatrices d’entreprises, « mais aussi d’une formation à l’utilisation du numérique pour les micro entrepreneurs, ainsi que l’équipement informatique de notre structure micro Business », complète Emmanuel Legras, directeur territorial Adie Mayotte.
Quatre femmes cheffes d’entreprises seront ainsi coachées sur le long terme par Orange, « une opération qui sera étendue ensuite à davantage de bénéficiaires ». Parmi elles, Samienti Saïd, qui est décidément de tous les plateaux à la suite du Salon Entreprendre au Féminin. Il y a un an seulement qu’elle créait Ylang Events spécialisé dans l’évènementiel et l’organisation des foires artisanale, et qu’elle a implanté un Cyber café à Mtsapéré. Outre l’accompagnement du cabinet mahorais de conseil, elle a souscrit un prêt Adie de 10.000 euros sur 3 ans, et bénéficiera donc d’un coaching d’accès aux outils informatiques.
Des chefs d’entreprise bénévoles
L’Adie lance également un appel de recrutement de nouveaux bénévoles, ayant eu un parcours de cadre d’entreprise, ou d’enseignants, et qui seraient prêts à donner de leur temps : « Au niveau national le ration est de 1.500 bénévoles pour 500 salariés, à Mayotte nous n’en avons que 2 pour 15 salariés », informe Emmanuel Legras. Ils peuvent bénéficier d’une formation et/ou d’un parcours d’intégration. Les chefs d’entreprise sont par ailleurs impliqués dans un programme « Client-ambassadeurs » de l’Adie, « ils sont 17, nous en visons le double ».
Dehors, elles sont nombreuses à attendre leur tour pour cette journée consacrée à l’information à Mamoudzou *. Le type de commerce visé reste le douka, cette épicerie qui fleurit à Mayotte. L’une a créé son commerce de vêtement à Labattoir et veut s’agrandir, « j’ai déjà remboursé un premier prêt de 6.000 euros, je suis venue pour étudier les possibilités qui s’offrent à moi ». D’autres veulent se lancer dans le douka alimentaire, et plusieurs demandes se font jour : « Nous avons besoin d’un accompagnement administratif car les démarches sont complexes ». Un homme est présent, « la difficulté à Mayotte, c’est de trouver des garants pour les prêts ».
Assise sous l’affiche vantant les mérites d’un prêt de 15.000 euros, une propriétaire d’un petit commerce de vêtements fait remarquer qu’à Mayotte, « on ne va pas loin avec ça » : « Rien que les taxes à Dubaï coutent 2.000 euros, et il faut rajouter le voyage et la Douane. » Mais tout le monde ne peut pas se permettre d’emprunter plus, « moi, ce qui me fait peur, c’est de ne pas pouvoir rembourser », explique une femme qui sort d’un entretien avec une conseillère Adie, « je ne peux rien faire, la propriétaire du terrain sur lequel je suis installée n’a pas de titre foncier ».
Des conseils, l’Adie va en dispenser sur la semaine, puisqu’elle sera mardi à Chirongui, mercredi à Chiconi, et jeudi dans sa nouvelle agence de Dzoumogné.
Et le siège de l’Adie Mayotte déménage dans des locaux plus vastes au centre Marahadja de Kawéni.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
Comments are closed.