Ces Assises ont pour but de réfléchir aux commerces de proximité de demain, qui doivent faire face aux défis de la digitalisation et à la concurrence féroce des grandes surfaces. Si nos territoires de l’océan Indien n’en sont pas au même niveau de développement, et donc de priorités, des problématiques communes se détachent néanmoins.
Plusieurs ateliers auront lieu jusqu’au 17 octobre, en présence d’experts et de grands témoins, venus de métropole et d’Outre-mer, afin de discuter des changements de comportements et de mode de vie des consommateurs.
Parmi les personnalités présentes, Mohamed Ali Hamid, président de la CCI Mayotte, et la chef d’entreprise mahoraise Nadine Hafidou, présidente de l’association des CCI d’Outre-mer, sont venus s’enquérir des expériences des autres départements, et notamment de La Réunion. « Certes nos territoires sont différents mais les commerçant d’Outre-mer rencontrent des problématiques communes : les difficultés de logistique, les surcoûts dus à l’éloignement et les problèmes de stock » soulignait Nadine Hafidou.
Les marchés restreints de 200.000 à 800.000 habitants selon les départements et le faible pouvoir d’achat de la population sont également des spécificités à prendre en compte dans les grandes politiques de développement dans la définition desquelles les CCI comptent bien faire entendre leurs voix. « Les CCI sont le bras armé de l’État a dit le ministre des Finances Bruno Le Maire. Pour que nos populations aient envie de faire leurs courses en ville, il faut certes que les commerces soient repensés, mais il faut aussi des activités culturelles, des aires de détente, que nos villes soient propres… et ça, c’est le rôle des politiques » indiquait la présidente des CCI d’Outre-Mer, rejointe par Ibrahim Patel, président de la CCI de La Réunion : « L’objectif de ces assises est de proposer une autre vision de notre économie et pour cela nous devons ensemble faire en sorte que tout le monde – entreprises, commerçants, élus, collectivités, État et CCI – se mette autour d’une table pour tracer l’économie du futur ».
Divertissements autour du marché couvert de Mamoudzou
À l’issue des ateliers et échanges qui se poursuivent jusqu’à mercredi, des préconisations seront établies.
Venu pour s’informer, Mohamed Ali Hamid, convenait que la dynamisation des centres villes de Mayotte et notamment celui de Mamoudzou n’est pas encore la priorité de la chambre. « Nous avons un œil sur ce sujet mais nous travaillons actuellement sur la délégation de service public du marché couvert de Mamoudzou qui rassemble tout de même près de 250 commerçants. Nous souhaitons redynamiser le site en diversifiant l’offre des commerces présents à l’intérieur et autour du marché, proposer des activités de divertissement autour pour que la population s’accapare le lieu. »
En parallèle, Mamoudzou comme sa périphérie est en proie à la problématique de la circulation, qui asphyxie le chef-lieu. Là encore, sans volonté politique, on aura beau développer les commerces de proximité, cela ne mènera à rien sans possibilité d’y accéder.
Des dispositifs gouvernementaux sont déployés afin de repenser les villes, notamment le plan « Action cœur de ville » lancé au mois de mars par le ministère de la cohésion des territoires dans 222 villes, dont 13 en Outre-mer. Mamoudzou, Dembéni et Dzaoudzi-Labattoir sont concernées par ce dispositif sensé redynamiser en 5 ans leur centre-ville. Un objectif ambitieux, pour lequel 1,7 milliard d’euros seront déployés à l’échelle nationale a confirmé la directrice de la Caisse des dépôts et consignations, Nathalie Infante. « Les CCI sont détentrices de l’expertise de terrain » soulignait Nadine Hafidou, confiante dans l’idée que l’ensemble des acteurs concernés réussira à « repenser le commerce ultramarin de demain, au bénéfice de tous ».
M.C.
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