L’étude de faisabilité de l’aménagement du village de Longoni vient d’être lancée. Il ne s’agit pas d’une opération ANRU qui déjà actée sur trois zones à Mayotte, dont Majicavo Dubaï, mais d’une étude portée par l’Etablissement Public Foncier et d’Aménagement de Mayotte (EPFAM) en collaboration avec la commune de Koungou.
Si l’Etablissement public foncier a jeté son dévolu sur le village du nord de Mayotte, c’est qu’il représente un « fort enjeu de développement », expliquait Claire Desportes, sa représentante, en raison de deux équipements structurant. Le premier est le lycée des métiers du bâtiment, déjà annoncé par le vice-rectorat, et second, relatif au port de Longoni, « où l’on attend une intensification des activités dans les années à venir ».
Ce n’est pas la première fois qu’une bonne fée se penche sur le berceau du village, « mais la précédente étude d’une Zone d’Aménagement Concertée ne tenait pas compte du village existant ». Il s’agissait en fait il y a un an pour le vice-rectorat de tenter de faire accélérer le projet du lycée des métiers du bâtiment auprès de la municipalité qui trainait des pieds. Il avait donc été mollement décidé de mettre en place une ZAC, pour laquelle le conseil départemental avait débloqué 20 ha pour y aménager du logement social.
Défauts exemplaires de permis de construire
Cette fois le projet a l’air ficelé, et c’est par le village que va commencer le travail, pour incorporer ensuite le lycée et les extensions portuaires. Plusieurs structures étaient donc représentées au Comité de pilotage ce jeudi 18 octobre à la mairie de Koungou, outre les cabinets d’architecte : la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF), la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DEAL), la Direction des Affaires Culturelles, le vice-rectorat, la Chambre de commerce et d’Industrie, le port de Longoni, le conseil départemental et la commune de Koungou.
L’étude de faisabilité va durer 7 mois, « elle devra déterminer le périmètre précis de la zone à aménager ». Le cabinet Harappa d’Attila Cheyssial, proposait une superficie portant sur 180 ha dont 80 ha de village-même. L’architecte « historique de Mayotte, dressait la topologie, d’« un relief important » dans la zone, et surtout, sa situation particulière en terme de bâti.
La carte montre, à l’instar de la plupart des villages de Mayotte, une densification de l’habitat, « et pour la plupart en dur sur cette zone, dont une grande partie en construction, et beaucoup sans permis de construire. Donc un site en pleine évolution, ce qui peut poser des problèmes en matière de routes, de réseaux, d’adduction d’eau, etc. » Le maire lui-même était concerné par une affaire de défaut de permis de construire dans sa commune, qui devait être jugée il y a deux semaines. Il n’était pas présent à ce Comité de Pilotage, où la mairie était représentée par sa DGS et ses DGA.
Le dinosaure pont Bailey toujours actif
Autre difficulté, la multiplication des activités le long de la route nationale, « devenue l’artère principale du village, avec les problème de circulation que cela pose ».
Les ouvrages alentours n’incitent pas non plus à la fluidité du passage routier, « le pont Bailey construit en 1988 devait être provisoire, il fait l’objet d’un projet de transformation depuis 2011… »
Quant au lycée, le projet est naturellement avancé, puisqu’il est à l’origine du projet d’aménagement de la zone. Son emprise est déterminée, et les cabinets « Encore heureux » et « Co-architecte », travaillent sur le bâtiment qu’il faudra intégrer donc désormais en second ressort à la zone.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
Comments are closed.