Menée de main de maître par Luc Hallade, ambassadeur de France pour la coopération régionale, la conférence réunissait le gratin de la zone Océan Indien : diplomates, hauts fonctionnaires, élus, universitaires, représentants de la sécurité et du monde économique. Le président Soibahadine Ibrahim menait la délégation mahoraise composée du sénateur Assani Abdallah, d’élus du conseil départemental, du CESEM, de la CCI, les maires de Mamoudzou et Sada et le directeur du CUFR. Le préfet Dominique Sorain était également présent aux côtés d’Amaury de Saint-Quentin, préfet de La Réunion.
Pour le président Ibrahim, « l’enjeu est de se faire connaître et présenter la feuille de route en la matière, adoptée il y a quelques jours » confiait-il avant la conférence. En d’autres termes, faire entendre la voix du département et peser aux côtés, et non dans l’ombre de La Réunion, déjà fort connue des pays voisins.
Une nouvelle dynamique pour Mayotte
Chaleureusement accueilli par son homologue du département réunionnais, Cyrille Melchior et le président de la Région, Didier Robert, Soibahadine Ibrahim a tenu à faire savoir que le département s’inscrivait dans une nouvelle dynamique, « Mayotte aspire à s’ouvrir au monde et à se projeter dans l’avenir ». Avant de citer les ambitions et les atouts du jeune département : faire du port de Longoni un hub régional, réaliser la piste longue de l’aéroport de Pamandzi et accueillir les jeux des îles de l’océan Indien en 2027. Ceci passera, entre autres, par une révision de la charte de la commission de l‘océan Indien, permettant l’adhésion de Mayotte en tant que département français, point de crispation diplomatique au sein de la commission. « C’est décisif pour l’intégration de Mayotte dans son environnement régional » affirme le président, qui assure avoir au passage le soutien des ministres des Sports et de l’Outre-mer pour l’organisation des jeux en 2027.
Mais le département était également venu chercher davantage de soutien et « une plus grande solidarité » sur l’affirmation de Mayotte en tant que département français. Le président du conseil départemental l’a d’ailleurs rappelé devant Annick Girardin et les ambassadeurs de la zone : « Mayotte est le seul territoire habité de la République qui fait l’objet d’une revendication par un pays tiers ».
Associer les collectivités locales
La nécessité d’associer davantage les départements et collectivités locales dans les décisions et actions de coopération régionale a été soulevée : « Nous devons travailler différemment et innover. Insérer les collectivités locales françaises dans leur environnement régional est un sujet crucial », indiquait le président du CG 974, Cyrille Melchior, repris par Didier Robert « nous sommes prêts à faire notre travail pour le rayonnement de la France ».
Autre point sur lequel Réunionnais et Mahorais se sont rejoints pour se faire entendre d’une même voix, c’est sur la création d’un comité de coordination des actions de coopération régionale dans la zone, « il y a un vrai intérêt à coordonner et mettre en cohérence nos actions et nous avons été entendu par la ministre sur ce point ».
En effet, Annick Girardin a affirmé qu’en « accord avec Jean Yves Le Drian, les ambassadeurs de la zone et les préfets, je confierai au préfet de La Réunion une réflexion sur ce sujet ». Cette instance devrait réunir les préfets, les représentants des deux départements, les ambassadeurs et les représentants des pays concernés. Un premier objectif concret à l’échelle des deux départements français.
Plutôt satisfait des échanges, le président du département a repris l’avion dimanche matin avec dans ses valises un nouveau projet de coopération régionale : organiser la prochaine conférence à Mayotte.
MC
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