Personne n’entre et personne ne sort à l’exception des secours. Avec une dizaine de cars scolaires, les salariés de Matis ont bloqué les entrées sud de Mamoudzou depuis l’aube.
Derrière cette action, des inquiétudes sur l ’emploi en raison de la division annoncée des lots d’attribution du marché des transports scolaires. “Si demain les lots sont refaits, un chauffeur de Matis qui bosse dans le nord pourrait changer d’entreprise, or on sait que des patrons ont parfois du mal à payer les conducteurs, donc on est inquiets, indique Abdilllah M’Guereza du syndicat FO. On est dans une grande entreprise, poursuit-il. Si demain on nous sépare, on a tous nos avantages sociaux qu’on va perdre, par exemple dans une entreprise de moins de 20 salariés, il n’y aurait plus de représentant du personnel ou de comité d’entreprise.”
Le syndicat affirme avoir plusieurs fois écrit au Département qui ferait “la sourde oreille” selon lui.
“Dans le préavis nous avions écrit que nous étions disposés à rencontrer le Conseil Départemental, rebondit Siaka Djoumoi Anli, représentant FO dans l’entreprise”. Il explique avoir déposé un premier préavis de grève le 10 juillet, puis le 19 octobre “toujours sans réponse”. “On s’est dit qu’ils voulaient la guerre, mais nous on ne voulait pas en arriver à ça” note-t-il alors que sur les réseaux sociaux, nombre d’usagers fustigent la façon de faire.
Une rencontre sous conditions
“On veut d’abord rencontrer le président du Conseil départemental qui est l’autorité organisatrice des marchés publics, ce qu’on veut, c’est clarifier la situation des 79 salariés de Matis” poursuit le syndicaliste qui affirme de pas “contester les lots”.
Du côté du Département*, on indique “regretter la méthode”. Toutefois le CD a proposé aux grévistes de les rencontrer “cet après-midi à la condition sine qua non que la circulation soit libérée avant”. L’institution rappelle aussi qu’en ce qui concerne la délégation de service public, ” rien n’a encore été attribué ou décidé”.
De son côté, la société Matis, qui n’est pas mise en cause par les grévistes regrette par la voix de son directeur Didier Fontaine un mouvement “indépendant de la volonté de Matis”. Le responsable “désapprouve l’utilisation des biens de la société, c’est à dire les bus utilisés pour les barrages” et “présente ses excuses aux usagers de la route, notamment les usagers des transports scolaires”. Tout confirmant une soixantaine de grévistes, il assure que “les 15 salariés non grévistes font leur possible pour acheminer les usagers sur le réseau”.
* Communiqué de presse du Conseil Départemental
Y.D.
Grève chez Matis, Mamoudzou paralysée
Craignant pour l'emploi, des salariés du transporteur Matis ont décidé une opération coup de poing. En attendant de rencontrer le président du Conseil Départemental, ils bloquent les principaux ronds-points de Mamoudzou à l'exception du rond-point SFR.
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