“C’est la fin du premier arrivé, premier servi” annonce Catherine Barbezieux, directrice du Centre hospitalier de Mayotte (CHM). Dans le cadre de sa nouvelle organisation des soins dans les centres de références, l’établissement de santé a revu le fonctionnement des consultations médicales. Jusqu’à présent, les patients se rendaient au centre de consultation et prenaient un ticket, attendant leur tour. Un système qui générait d’importantes queues “et parfois des trafics” déplore la directrice.
Désormais, les centres de consultation vont recevoir le renfort d’infirmières et de personnels administratifs, et le passage se fera par ordre d’urgence médicale. Une Infirmière d’orientation et d’accueil (IOA) sera chargée d’orienter les patients qui se présenteront, ou d’appeler un urgentiste au besoin. “Ce n’est pas parce que vous serez le premier arrivé au dispensaire à 4h du matin que vous serez le premier à passer” résume Catherine Barbezieux. 15 personnes ont été recrutées pour ce nouveau fonctionnement, qui est mis en place dès maintenant à Kahani, Mramadoudou et Dzoumonié, mais attendra la fin de l’année pour Jacaranda et Petite Terre où “des travaux sont encore nécessaires” informe l’hôpital.
Le système de rendez-vous renforcé
Ces consultations coûteront désormais 10€, autre changement majeur dans le fonctionnement des services. En cas de non-paiement, une facture sera délivrée au patient.
Autre changement, celui des consultations sur rendez-vous qui seront renforcées, avec une attention toute particulière pour les assurés sociaux. ” L’objectif est de faciliter l’accès aux soins à ceux qui n’ont pas la possibilité, parce qu’ils travaillent, de prendre un ticket à 4h du matin et de faire la queue”. Ces consultations sur rendez-vous seront assurées tous les après-midis dans chacun des centres de référence. Coûtant 25€ par patient non affilié, elles seront gratuites pour les autres. “On nous a souvent dit qu’on ne s’occupait que des étrangers, note Issa Issa Abdou, président du conseil de surveillance du CHM, ceci tord le cou à une idée reçue qu’on entend souvent sur l’hôpital”. L’élu souhaite voir dès l’année prochaine ces consultations étendues à toute la journée car “les 20 médecins libéraux ne suffisent pas à faire face à tous les besoins de l’île”.
Selon lui, les consultations sur rendez-vous sont assurées à 90%, c’est à dire qu’à peine un patient sur 10 ayant pris rendez-vous ne s’y présente pas. Le plus souvent, le patient justifie son absence par un problème de transports.
Le renforcement des rendez-vous, et la priorité donnée aux urgences sur les consultations libres, visent notamment à réorienter ceux qui viennent pour un certificat médical et qui seront désormais renvoyés vers une consultation sur rdv.
Y.D.
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