Pour l’Agence Régionale de l’Océan Indien (ARS OI), la journée mondiale du diabète du 14 novembre 2018 est l’occasion de faire le point, deux ans après, sur les actions réalisées pour prévenir et lutter contre la maladie : mise à jour et partage des données d’observation sur le diabète, actions innovantes de prévention primaire, formation d’animateurs en santé nutritionnelle, campagne de communication « Manger Bouger », etc.
“A Mayotte, près d’un adulte sur dix est traité pour un problème de diabète, soit plus de deux fois la moyenne nationale. Par tranche d’âge, la prévalence du diabète est de 3 % entre 30-39 ans et atteint 26 % entre 60-69 ans ; ce qui traduit une forte augmentation de la maladie avec l’âge. Le surpoids et l’obésité constituent des facteurs à l’origine de cette forte augmentation.”
Toujours selon l’ARS, la moitié des mahorais diabétiques ignorent leur diabète, “ce qui nécessite de revoir les méthodes de prévention et la coordination des parcours de soins”. Ce sera un sujet de choix pour la Santé communautaire, mais en attendant, et afin de travailler sur la prévention et l’accompagnement des patients diabétiques, l’ARS OI et ses partenaires ont mis en place en avril 2016 une « Conférence de consensus sur le diabète ».
Sous une apparence un peu pompeuse, l’ARS veut voir dans cette démarche inédite rassemblant une centaine d’acteurs et de patients de La Réunion et de Mayotte une concordance sur les “référentiels d’actions efficaces, coordonnées et évaluées”. Cinq référentiels d’intervention ont été élaborés et définissent le cadre dans lequel les acteurs de la lutte contre le diabète devront désormais s’inscrire. Ils portent sur l’observation et le partage des études et connaissances sur le diabète, la prévention primaire et ciblée, le dépistage, l’éducation thérapeutique du patient.
Les actions conduites à l’échelle du département de Mayotte seront présentées lors de cette journée.
Pour parvenir à modifier les comportements alimentaires sur le département de Mayotte, l’ARS OI finance tous les ans une dizaine d’associations et/ou de collectivités sur des projets visant à promouvoir de meilleures habitudes alimentaires pour la santé.
En ce sens et en partenariat avec la Politique de la Ville, la DAAF et la DJSCS, l’ARS OI soutient un appel à projet « Bien manger et bouger à Mayotte », qui consiste à développer des actions de prévention en matière de nutrition sur des quartiers ciblés, en associant tous les acteurs concernés (population, institutions, professionnels de santé, etc.) et en mobilisant les ressources du territoire. Parmi les projets financés par l’ARS OI : améliorer la restauration scolaire, mettre en place des ateliers nutritionnels, lutter contre toutes les formes de malnutrition, promouvoir les activités physiques.
Au vu des problématiques de santé publique associées à une mauvaise alimentation et à une absence de d’activité physique régulière, l’ARS a décidé, en s’appuyant sur le Comité Régional Olympique et Sportif (CROS) de Mayotte et le Réseau Rédiab-Ylang, de lancer une campagne de communication sur Mayotte, qui débutera en début d’année 2019.
Cette campagne vise à promouvoir deux thématiques principales : le développement de pratiques alimentaires adaptées et la promotion de l’activité physique, deux mesures phares pour lutter contre le diabète. L’objectif est de délivrer des messages associant « activité physique » et « bien manger ». Il s’agit d’une déclinaison du concept « manger bouger » adapté au territoire.
Aussi, dans le cadre du Bouclier Qualité Prix (BQP) développé en 2013 sur le territoire, l’ARS OI soutient le panier santé, outil en faveur d’une alimentation plus diversifiée et équilibrée pour la population mahoraise.
Parmi les objectifs identifiés, la formation est considérée, par les partenaires, comme un préalable à la mise en place d’une culture commune et globale du « Bien manger et bouger ». Dans cette démarche, l’Institut Scientifique et Technique de la Nutrition et de l’Alimentation (STNA) organisera à Mayotte une formation d’animateurs en santé nutritionnelle. Cette formation aura lieu du 3 au 7 décembre 2018. Elle a pour objectif de former des personnes compétentes dans le domaine et sensibiliser la population et les acteurs locaux aux risques liés à la maladie.
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