Selon l’AME, son constat ainsi que celui des pêcheurs est “empirique” : “ils connaissent le site depuis leur enfance et peuvent attester de la réduction de la taille et du nombre des poissons.” Nous avons contacté Boina Saïd Boina, président de cette association qu’il a créée en 2015, il complète : “Les 7 pêcheurs au filet qui travaillent sur cette zone ont remarqué une diminution énorme de la ressource”.
C’est pourquoi, en s’inspirant des initiatives de fermeture de platier à la pêche à pieds menées depuis quelques années par le Parc pour le renouvellement du poulpe, ils décident de transposer l’initiative sur la mangrove de Tsimkoura.
Suite à plusieurs réunions sur le terrain qui ont permis aux différents types de pêcheurs de s’exprimer, la superficie de la zone a été définie et il a été acté que la période de fermeture la plus favorable au renouvellement des populations des différents groupes d’espèces pêchées se situait entre novembre et mars.
Une fermeture pour toutes les pêches
Lancée samedi 3 novembre, la fermeture concerne toutes les pêches pratiquées dans la zone : djarifa, filet et hameçon. Les pêcheurs locaux et les jeunes membres de l’association ont choisi de fermer la zone pour une durée de 5 mois correspondant, selon leur expérience, à la saison de reproduction des poissons dans la mangrove.
Les habitants du village s’engagent à respecter et à faire respecter cette démarche pour ensuite revenir pêcher et confirmer son efficacité. La zone sera rouverte à la pêche le samedi 6 avril 2019.
Cette initiative est soutenue par le Parc naturel marin de Mayotte dans le cadre de son appel à projets « Les ambassadeurs du lagon dans les villages ».
“L’esprit de cet appel à projet est de contribuer au développement de la gestion durable de l’environnement au plus près des enjeux de terrain en accompagnant des initiatives locales.”
Pendant ce temps, les pêcheurs vont pouvoir maintenir une activité minimum, nous explique Boina Saïd Boina : “Sur les 200 hectares de la mangrove, une petite partie sera conservée pour la pêche, nous avons isolée celle où la ponte et la reproduction est plus dense. Mais de toute façon, ce n’est qu’une activité de loisir, et non professionnelle, pour ces pêcheurs ou les femmes qui pêchent au djarifa.”
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