En novembre 2017, un arrêté préfectoral plaçait sous surveillance renforcée la commercialisation des tomates produites à Mayotte pour une durée de 150 jours, soit jusqu’au 13 avril 2018. Sur 24 prélèvements, 16 révélaient la présence de “diméthoate ométhoate”, avec des dépassements de dose dangereux pour la santé dans 10 cas sur 16 pour un adulte, et dans 14 cas sur 16 pour un enfant, précisait le texte. Un an auparavant, 5.000m2 de plants avaient été détruits à Bandrélé. L’usage du dimethoate est interdit en France.
Au début de cette période de surveillance, la Dieccte nous avait expliqué que les tomates vendues en supermarchés ou en coopératives étaient conformes, le doute pesait sur les marchés, notamment le marché couvert de Mamoudzou, où des centaines de kilos de ce légume-fruit avaient été détruits.
Dernièrement, de nouveaux prélèvements ont été réalisés par la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et la Forêt (DAAF) avec l’appui de la Direction des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi de Mayotte (DIECCTE) sur des tomates vendues en bord de route. La préfecture rapporte qu’un nombre significatif de ces résultats d’analyses démontre que certains producteurs ont toujours au dimethoate. « L’utilisation de ce pesticide interdit comporte des risques sanitaires importants pour la santé des consommateurs mais aussi pour celle des producteurs qui les utilisent, tout en favorisant les réseaux d’approvisionnement illégaux », rappelle la préfecture.
Sous surveillance jusqu’en juin 2019
Il y a deux ans, la DAAF avait constaté l’existence d’une filière d’importation illicite de cet insecticide à Mayotte et avait systématiquement confisqué le produit, sans en cerner l’origine. Transportées par petite quantité avant d’être diluées, les doses de diméthoate peuvent tenir dans une valise, ou être cachées dans le coin d’un container.
Par un nouvel arrêté, le préfet met de nouveau sous surveillance la commercialisation des tomates produites à Mayotte sur la base du code de la consommation. Cette mesure est en application depuis ce mardi 15 janvier 2019, pour une durée de 150 jours, donc jusqu’au 15 juin 2019. « Quiconque propose des tomates à la vente, doit pouvoir justifier de l’origine et de la provenance du lot par une facture d’achat, un bon de livraison ou tout document permettant d’identifier la provenance du lot et l’établissement de production. »En l’absence de présentation immédiate d’un document, une mesure administrative de retrait du marché et de destruction, pourra être mise en œuvre. »
Tout en espérant que les contrôles de la Dieccte se poursuivent régulièrement, il faut rester très prudent et privilégier l’achat de tomates auprès des coopératives, qui devront de leur côté pouvoir justifier de la provenance du produit.
A.P-L.
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