“Malgré les efforts conjoints des acteurs qui œuvrent pour la protection des espèces protégées, le 101e département déplore au moins une tortue marine braconnée chaque nuit lors du cycle de ponte”, indique l’association OUlanga Na NYamba qui adresse une pétition au ministère de la transition écologique et solidaire.
“Trop souvent noyées dans un contexte social particulièrement compliqué, les problématiques environnementales doivent avoir toute notre attention s’il s’agit de construire un avenir meilleur pour notre île. En effet, la perte de biodiversité est aujourd’hui un enjeu mondial qui nécessite un engagement fort à l’échelle locale et dont nous sommes tous responsables.
Les arrêtés publiés tout récemment (faune protégée n°361/DEAL/SEPR/2018 et flore protégée n°362/DEAL/SEPR/2018) renforcent le statut de protection des espèces et de leurs milieux spécifiques mais une telle réforme nécessite des effectifs d’agents chargés de l’application de cette réglementation à un niveau adapté aux enjeux.
Contrairement aux autres départements d’outremer, à Mayotte, la période de ponte des tortues marines s’étend tout au long de l’année et les plages de ponte les plus fréquentées se dénombrent par dizaines. Actuellement, les agents spécifiquement dédiés à la lutte contre les infractions à l’environnement ne sont que 7 sur l’ensemble du territoire mahorais où ce braconnage important n’est pas la seule pression que subit la biodiversité.
L’exploitation illégale des tortues marines continuera à mettre en péril ces espèces emblématiques si des effectifs supplémentaires ne sont pas alloués à leur protection.
Dans ces conditions, nous signataires de la présente pétition, nous appelons de nos vœux pour :
1)-que des moyens humains conséquents soient engagés sur Mayotte afin que la protection de la biodiversité trouve une application réelle et concrète.
2)-que l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), opérateur spécialisé dans la lutte contre ces atteintes à la biodiversité, qui a quitté Mayotte en 2013/2014, remette des effectifs sur Mayotte dans la perspective de la création annoncée du futur «Office Français de la Biodiversité». Mayotte est le seul département français à ne disposer d’aucuns effectifs d’agents de l’ONCFS.
3)-que les moyens humains dédiés soient clairement identifiés et qu’une véritable coordination des missions de lutte contre le braconnage des tortues marines soit mise en œuvre comme le prévoient les directives nationales relatives à la coordination des actions de police de l’environnement.
4)-que les opérations soient amplifiées pour permettre de lutter contre ces massacres et contre les filières de commercialisation de la viande de tortues marines.
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