Déroulant le Plan Avenir pour Mayotte, le gouvernement vient de cocher la 20ème mesure en entérinant une demande forte de la population : la transformation du vice-rectorat en rectorat de plein exercice. Dans la même veine avaient été demandés et obtenus lors de la mobilisation sociale de février 2018, une ARS et un Pôle emploi, spécifiques à Mayotte.
Nous n’aurons plus l’incongruité d’avoir un « recteur de vice-rectorat », Stephan Martens, retrouve un poste de plein pouvoir qu’il détenait avant d’arriver sur le territoire.
L’Assemblée nationale a approuvé samedi la création d’un rectorat de plein exercice à Mayotte, lors de l’examen du projet de loi « pour une école de la confiance ». Le ministre Jean-Michel Blanquer remarquait : « Pour moi, c’est un jour de fête pour Mayotte et donc pour la France », se réjouissant de « tout ce que cela signifie comme développement de l’éducation nationale là-bas ».
Formation professionnelle pour les administratifs
Selon le Plan, cette bascule vers un rectorat doit s’accompagner de « la création de 20 emplois sur 5 ans, intégrant la création à la rentrée 2019, d’un poste de délégué académique à la formation professionnelle initiale et continue, et d’un poste de délégué académique à la formation des personnels de l’Education nationale. Figurent aussi la réorganisation des services, avec l’octroi éventuel de locaux supplémentaires, et l’élaboration d’un plan pluriannuel de formation pour les personnels administratifs.
Le recteur va régner sur un parc grandissant, puisque 500 millions d’euros sont alloués sur le quinquennat pour les constructions scolaires des premier et second degrés.
Les médias nationaux rapportent que la députée mahoraise LREM Ramlati Ali a salué cette création, affirmant qu’en matière d’éducation Mayotte est « le plus mauvais élève de la République ». Pour exemple, 90% des Post Bac échouent dans leurs études en métropole. Et citent le député LR Mansour Kamardine qui y voit une « victoire », mais a néanmoins regretté ‘qu’il ait fallu ‘les manifestations du début de l’année 2018 pour reconnaître la pertinence de cette revendication’, le ministre s’inscrivant en faux contre cette affirmation.’
Le texte devrait ensuite passer sans problème au Sénat.
Anne Perzo-Lafond
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