29.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueilorangeFormation professionnelle : 68 millions d’euros sur 4 ans grâce au CREFOP

Formation professionnelle : 68 millions d’euros sur 4 ans grâce au CREFOP

La formation professionnelle qui était jusqu’à présent la grande oubliée, avec une année blanche en 2017, voit désormais se pencher beaucoup de têtes bienveillantes au-dessus de son berceau. Et un financement qui commence à se montrer à la hauteur des enjeux.

Slogan éculé, mais qui pour le coup colle à la réalité : la formation professionnelle, c’est désormais l’affaire de tous. Créé par la loi du 5 mars 2014, le CREFOP a été mis en place à Mayotte en novembre 2018 par Muriel Pénicaud, la ministre du Travail. Il était très attendu sur un territoire où la formation professionnelle était réduite à portion congrue, « c’était peanuts en financement », dira un des participants. Et alors que le taux de chômage est de 35% en 2018, au sens du BIT, un chômage qui touche en réalité quasiment la moitié de la population en âge de travailler.

Plusieurs acteurs ont désormais la responsabilité de la programmation de la formation professionnelle qui échouait jusqu’à présent au conseil départemental de Mayotte, sur sa compétence Région. Ce dernier copréside avec le  préfet le Comité régional de l’Emploi, de l’Orientation et de la Formation professionnelle (CREFOP), qui est quadripartite : les représentants de l’Etat, ceux du conseil départemental, les membres des organisations syndicales et patronales, et les représentants des principaux opérateurs de l’emploi et de la formation professionnelle.

Personne n’est oublié donc dans cette mission de coordination des politiques d’orientation, de formation professionnelle et d’emploi, qui aura aussi le rôle de contrôle de l’efficacité de la politique menée.

Etant donné le faible niveau de compétence à Mayotte, les acteurs présents à la Séance plénière ce vendredi 5 avril, ont débattu sur la nécessité de mettre l’accent sur l’apprentissage et sur l’accompagnement vers l’emploi des personnes peu ou pas qualifiées, visées par le PUIC, le Pacte Ultramarin d’Investissement dans les compétences de Mayotte.

Miser avec constance sur le tourisme

La ministre Muriel Pénicaud mettait en place de CREFOP à Mayotte en novembre 2018

« J’ai demandé que le nombre de places d’apprentis soit doublé d’ici le 31 décembre 2020, nous rapporte le préfet Dominique Sorain, et nous partons de très bas, 250 pour monter au moins à 500 places. » Problème, il n’y a pour l’instant que le Centre de Formation des Apprentis académique (de l’Education nationale), « en attendant que soit finalisé celui de la Chambre des Métiers », et le déficit de maîtres de stage ne permet pas d’encadrer efficacement les jeunes apprentis. Pour y pallier, les regards se sont tournés vers le RSMA, « qui possède des relais compétents. Et nous devons demander des dérogations pour élargir cet accompagnement aux aides moniteurs de la formation professionnelle », complète le préfet.

En ce qui concerne les personnes « fragiles », sans qualification, le PUIC permet de leur garantir des parcours qualifiants en consolidant leurs compétences. Pour sécuriser le parcours de formation, il peut aussi proposer des mesures d’accompagnement dans leurs accès aux droits sociaux, dans l’aide aux déplacements, à l’hébergement ou la restauration.

Les participants ont aussi défini les secteurs en besoin de main d’œuvre, et le tourisme figure en bonne place, malgré son inscription dans la catégorie « Secteurs émergents ». Le tourisme, un secteur qui n’en finit plus de devoir émerger à Mayotte… Une professionnalisation des prestataires ne pourra qu’être bénéfique, en attendant son explosion, un jour. El-Anziz Hamidou, secrétaire départemental de FO, lie le développement de ce secteur aux investissement structurants à attendre de l’Etat : « Je connais des entreprises touristiques qui n’attendent, pour venir à Mayotte, qu’un rallongement de la piste pour leur garantir la desserte aérienne. »

Contrôle des politiques menées

La séance plénière du CREFOP ce vendredi

A nouveaux enjeux, nouveaux moyens : « L’Etat s’engage désormais aux côtés du conseil départemental à hauteur de 21,3 millions d’euros sur 4 ans. Ajoutés aux prés de 47 millions d’euros du conseil départemental, ce sont 68 millions d’euros qui seront investis dans la formation sur la période 2019-2022 », explique le préfet. Une convention qui implique un contrôle de l’effectivité de l’allocation des sommes. Un tableau détaille la répartition des sommes par année.

Cinq commissions permanentes ont été entérinées ce vendredi. La première sera chargée du suivi de la situation de l’emploi et des besoins en termes de formation et de qualification. Une autre sera chargée du suivi et de l’évaluation des politiques publiques de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles. Une commission sera dédiée à l’Apprentissage et à l’alternance. Une 4ème gèrera la représentation sur le territoire des opérateurs de compétences nationaux et le financement de la formation professionnelle à Mayotte, et enfin, mais non des moindres, une commission sera chargée du diagnostic, et de l’évolution des outils et des organismes de formation à Mayotte.

Les responsables des commissions n’ont pas encore été désignés. La coordination de leurs travaux sera assurée par le bureau du CREFOP.

Si beaucoup de jeunes sont en errance à Mayotte, le sous-investissement en formation professionnelle n’y était pas pour rien. On change désormais de braquet semble-t-il, « on passe de la formation de masse à l’individualisé », constatait El Anziz Hamidou.

Anne Perzo-Lafond

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

1 COMMENTAIRE

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139517
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139517
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139517
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139517
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139517
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139517
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...