« J’adore trop les militaires ». Devant le caporal-chef Loris, cet élève de 4ème au collège de Kwalé ne cache pas son admiration pour l’uniforme. Le stand de l’armée est sans conteste un des préférés des jeunes Mahorais, mais aussi un des moins connus. « Cela permet de parler un peu de l’armée qui représente 100 métier et 400 spécialités, mais aussi de battre en brèche des idées reçues. Par exemple, il n’y a pas que des combattants » explique l’officier. Si pour lui ces métiers attirent autant, c’est que « l’évolution en interne est gratifiante, ça suscite un réel intérêt. Ces élèves sont encore jeunes, ils ont le temps, donc on peut parler, casser les a-priori et dégrossir le monde militaire. »
Le stand de l’armée n’était que l’un des 40 points d’informations installés à l’attention des élèves du collège. Une démarche conjointe du Rotary-club Hippocampe et de l’administration de l’établissement, qui se tenait pour la 3e édition.
Le principe est que la matinée soit consacrée aux élèves de 4e du collège de Tsoundzou, et l’après-midi, à quelque 500 élèves de 3ème venant de toute l’île.
« L’idée, c’est de mettre à disposition des entrepreneurs des stands pour qu’ils puissent présenter leurs entreprises et les métiers qui en découlent. Pour les élèves, ça leur donne des idées pour plus tard » résume Laurent Mounier, président du Rotary-club. Lui, voit dans l’initiative une aide à l’orientation « pour découvrir des métiers pas forcément connus des jeunes ». « Les retours qu’on a eus depuis deux ans, c’est que ça les a aidés à faire des choix, mais surtout ils ont découvert énormément de métiers, ça leur ouvrait des portes » poursuit l’organisateur.
Une façon notamment de voir autre chose que les métiers de l’armée et de la sécurité, visibles un peu partout à Mayotte et dont les formations sont déjà très demandées et très sélectives.
C’est donc une opportunité pour les élèves, mais aussi pour les entreprises. Leur nombre a doublé sur le forum des métiers depuis la 1e édition. « Il y a une vraie problématique de recrutement à Mayotte, reprend Laurent Mounier, tous les secteurs sont confrontés à une carence de personnels mahorais qualifiés. C’est donc une démarche de long terme contre le turn-over. En outre, on a la plus grande maternité de France, il y a donc un enjeu et une responsabilité des entreprises en termes d’emplois. »
Le principal adjoint Luc Talmont Laroderie regrette l’absence des métiers de la santé, mais souhaite voir l’événement grandir pour atteindre 1000 élèves les années à venir. Un objectif qui passera par une organisation plus tôt dans l’année « pour préparer le 3e trimestre » mais aussi pour les entrepreneurs, partagés actuellement entre ce forum des métiers et les portes ouvertes au RSMA. « Or, passer la journée ici plutôt qu’au bureau, c’est un investissement pour eux » admet le chef d’établissement adjoint pour qui il reste « important que le monde entrepreneurial vienne au collège. »
Pour lui, le forum des métiers est aussi l’occasion pour les élèves de découvrir des perspectives inimaginables jusqu’alors. « Des métiers leur semblent inaccessibles, ils passent devant des bâtiments publics sans jamais y entrer ni savoir comment ça se passe à l’intérieur. Il faut que les élèves soient ambitieux et n’hésitent pas à viser haut pour réussir ».
Y.D.
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