Comment trouver sa place à l’international quand on est un territoire qui importe presque tout ce qu’il consomme ? Mayotte dispose pourtant de savoir-faire, et des entreprises commencent à se tourner vers l’international. C’est pour répondre à ce nouveau besoin que la CCI accueillait ce lundi une formation à destination des entrepreneurs. “Le contenu porte sur les outils numériques, les réseaux sociaux, en vue d’un développement à l’export” explique Zoulaya Bounou, chargée de mission et correspondante à Mayotte de l’agence Business France qui “oeuvre à l’internationalisation de l’économie française et à la valorisation de l’image économique de la France à l’international”.
Actuellement selon la responsable, à Mayotte les entreprises, une dizaine en tout, exportent surtout “des services, notamment dans le secteur de l’informatique, du conseil ou de l’ingénierie”. L’enjeu de la formation est de dire que “l’export, c’est possible, mais il faut un travail en amont”.
Un département déjà “ouvert à l’international”
Ainsi parmi les secteurs qui sont concernés à court terme, figure celui de la transformation agro-alimentaire. “On constate une volonté de créer du made in Mayotte, c’est une filière en construction. Or, Mayotte est déjà ouverte à l’international, par exemple avec les imports depuis Dubaï ou la Chine”.
Présent à la formation, Hassani Soulaïmana est agriculteur à Ouangani. Féru de nouvelles technologies, celui qui a repris Aromaoré, l’exploitation d’ylang de son père, utilise au maximum Internet pour son activité. Que ce soit pour réserver une visite de son exploitation, ou acheter de l’huile essentielle, tout peut se faire sur Internet. “La demande existe, il faut la saisir” sourit l’entrepreneur qui veut répondre à une demande croissante de produits à expédier hors Mayotte. S’il est venu à cette formation, c’est pour échanger sur ses pratiques, mais aussi “avoir une vision globale de l’e-commerce et de la publicité en ligne, et avoir d’autres avis et d’autres visions. On gagne toujours du temps à échanger et à apprendre des choses” conclut-il, philosophe autant qu’agriculteur.
Y.D.
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