Sourire aux lèvres, Eric Delboy, proviseur adjoint du lycée Gustave Eiffel de Kahani, immortalise ses élèves qui posent au milieu du salon de l’apprentissage à Mamoudzou. Ils étaient une soixantaine de l’établissement, de la seconde au BTS, à venir se rencarder sur les offres de formation, ou échanger sur la leur.
“On forme 75 apprentis en CAP et bac pro, explique le chef d’établissement adjoint. L’an prochain, on ouvrira le seul BTS entièrement en apprentissage de l’île qui sera un BTS assistant technique d’ingénieur”. Quelques unes des plus grandes entreprises de Mayotte ont déjà manifesté leur intérêt pour ces futurs élèves à recruter.
“Les entreprises sont très demandeuses” confirme le cadre qui cite les secteurs qui recrutent le plus : bâtiment, logistique, maintenance des équipements, mais surtout les métiers de bouche. Et les retours sont positifs.
“Être apprenti est une fierté”, témoigne Dahalane Lera, étudiant en logistique et apprenti chez Bureau Vallée. “Les stages en entreprise, ce n’est pas assez. Être en entreprise pendant deux ans, ça aide à apprendre le métier et à trouver du travail à la clé !”
Qui plus est, poursuit le jeune homme, “rester dans une salle de classe, c’est pas mon fort”, en revanche, avec un salaire qui atteint jusqu’à 750€ par mois, il va pouvoir en août se payer ses premières vacances, à La Réunion.
Bientôt 3 CFA sur l’île ?
Les formations en apprentissage souffrent encore de plusieurs freins, comme la méconnaissance des formations proposées -le forum de l’apprentissage participe à y remédier-, mais aussi des difficultés administratives. Des élèves considérés comme ayant abandonné en cours de route se sont parfois simplement retrouvés interdits de travailler faute de visa valable.
Néanmoins, l’offre de formation s’étoffe dans cesse, et de nouveaux établissements devraient ouvrir.
Actuellement, il existe “un seul CFA sur l”île” explique Thierry Le Queau, directeur du CFA de Dzoumonié et organisateur du forum. Cette structure, c’est le CFA académique, porté par le vice-rectorat depuis plus de deux ans, et qui rassemble les quatre unités de formation qui existaient déjà avec une quinzaine de formations. “La cinquième unité ouvrira à la rentrée prochaine en Petite Terre et offrira des formations sur la sécurité, l’aéronautique, la compta-gestion et l’accueil clientèle” se réjouit le responsable. Cette ouverture devrait faire passer le nombre de places en apprentissage à Mayotte de 230 à 350.
Un chiffre qui pourrait encore grimper avec deux projets supplémentaires. Le premier est porté par le lycée agricole de Coconi qui devrait ouvrir prochainement son propre CFA. Si le projet est indépendant du CFA académique, c’est simplement que ce lycée dépend du ministère de l’agriculture, et non de l’Education nationale.
Le troisième projet dans les cartons est celui d’un CFA inter-consulaire. “L’objectif est de compléter les besoins du territoire” explique Samira Aït, responsable de la formation initiale à la CCI Mayotte. “En travaillant avec la CMA et la CAPAM, on ambitionne de mettre en place un CFA” confirme-t-elle. Impossible toutefois de dire quelles formations seront concernées, ni à quelle échéance. “On en est à l’étude de faisabilité” précise-t-elle, soucieuse de “prendre le temps de bien faire” et de générer “un dispositif qui rassemble”. “Le but est de porter un projet qui soit à la hauteur des besoins, et ils sont énormes” conclut-elle.
Y.D.
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