28.9 C
Dzaoudzi
dimanche 5 mai 2024
AccueilEconomieUne plateforme d’échanges pour les entreprises de l’océan Indien

Une plateforme d’échanges pour les entreprises de l’océan Indien

C’est un peu ce que les Iles Vanille sont au tourisme : la plateforme numérique OCEAN INDIEN BIZ créée par l’Union des Chambres de Commerce et d’Industrie de l’océan Indien (UCCIOI) est destinée à réunir à terme, l’ensemble des entreprises, associations, de la zone, « soit un potentiel de 200.000 inscrits », rapporte Isabelle Chevreuil, Vice-présidente chargée des projets à l’UCCIOI qui regroupe les 31 Chambres de commerce de l’océan Indien, dont la majorité sont implantées à Madagascar.

Pour comprendre l’utilité d’un tel projet, il faut se pencher sur les questions fréquemment posées, notamment aux présidents des CCI, surtout sur les territoires comme Madagascar où il faut passer le sas de l’accompagnement par un natif de l’île : « Tu connaitrais pas une entreprise qui pourrait s’associer avec moi pour répondre à un marché ? », ou encore, « J’ai besoin de recruter, je vais faire venir de la ressource depuis la métropole alors qu’il y en a peut-être dans la région, non ?! ».

Chaque année, des échanges d’information se font à travers le Forum économique des CCI, où se rencontrent environ 300 entrepreneurs, avec donc un potentiel de 200.000.

De plus, un chiffre reste étonnamment tenace au fil des années, « seuls 5% des échanges commerciaux des îles se font à l’intérieur de leur zone de l’océan Indien ». A nuancer nous dit Isabelle Chevreuil, puisque seuls sont comptabilisées les produits, notamment par les listings des Douanes, « mais pas les services, pour lesquels nous devons créer un indicateur. » Dans notre zone, seule Madagascar est un territoire de production, « les autres vendent des services, mais sont sous-valorisés ».

Financé par l’AFD

La plateforme Ocean Biz

Les acteurs utilisant de plus en plus le numérique, l’UCCIOI a décidé de mettre en place un annuaire dont l’objectif est de répertorier tous les professionnels, entreprises et associations de la zone océan Indien : « Il s’agit d’une plateforme numérique où figurent les contacts, et où il est possible de faire la promotion de son entreprise, de ses produits ou de ses services. »

Beaucoup d’informations contenues dans différents volets, portant sur la création d’entreprises, sur des clubs et clusters virtuels, ou un agenda des évènements qui se déroulent sur chaque territoire, « notamment les Forums économiques. »

Pour faire partie de cette plateforme, un clic sur « devenir membre » à partir du site dédié. « La Chambre consulaire locale doit valider après avoir vérifié l’immatriculation de l’entreprise au CFE ». Les frais d’adhésion se montent à 100€, et sont gratuits si vous dégainez rapidement. L’opération est financée par l’Agence Française de Développement (AFD), partenaire principal de l’UCCIOI.

Deux langues sont proposées, anglais et français, et une personne recrutée en VSI à Mayotte, financée par France volontaires, est dédiée à l’animation et au contrôle de la plateforme.

« Pour être bon à l’export, il faut l’être déjà à l’import »

Une plateforme qui est plus qu’un simple annuaire. L’objectif est de développer les échanges, « 95% des échanges commerciaux à Mayotte viennent de l’import, mais il faut les optimiser sur la région. On part du principe que si on veut être bon à l’export, il faut l’être d’abord à l’import », commente Alexandre Kesteloot, Directeur du pôle entreprise de la CCI Mayotte à la Maison de l’entreprise.

Le numérique, c’est bien, mais il faut ensuite que la réalité prenne le relais. Or, la connectivité aérienne régionale laisse pantois : « Pour se rendre aux Seychelles depuis Mayotte, il faut passer par Moroni, puis Addis-Abeba (Ethiopie), et enfin Mahé ! », rapporte Isabelle Chevreuil.

Avant de se lancer à l’international, fut-il régional, nos Très Petites Entreprises (TPE), doivent se muscler et se structurer sur place, faisait remarquer Abdou Dahalani, président du Conseil économique et social, qui s’interrogeait sur « le stock d’entreprises disposées à aller à l’international. » Parmi celles qui s’y sont déjà lancées, on trouve les secteurs de services aux entreprises, la formation, les services financiers, notamment les experts comptables. « Il faut voir que c’est un marché potentiel de 400 millions d’habitants, ce sont des opportunités dingues ! », lâchait la vice-présidente de l’UCCIOI.

Anne Perzo-Lafond

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

1 COMMENTAIRE

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139511
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139511
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139511
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139511
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139511
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139511
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...