“Comment ils vont transporter une flamme dans un avion ?” La question, pas si bête, nous a été posée peu avant d’aller accueillir celle des Jeux des Îles de l’Océan Indien à Dzaoudzi. La réponse est aussi simple que pragmatique. La flamme est électronique, et s’éteint avec un simple interrupteur.
Mais le symbole est là, estampillée du logo des jeux des îles, qui se tiennent le mois prochain à Maurice, la flamme est cette semaine à Mayotte.
« C’est du jamais vu, on est ravis d’accueillir la flamme à Mayotte pour la première fois » commente Bouhrane Allaoui, vice-président du Conseil départemental. « C’est un symbole qui pourra amener des jeunes à se lancer dans le sport » espère l’élu.
Madi Vita, président du Cros, le comité régional olympique, a déjà les prochaines éditions en tête. « La flamme va circuler à Mayotte pour sensibiliser la population à la tenue des jeux des Îles à Mayotte en 2027. On a un accord de principe écrit de la ministre des sports Laura Flessel en ce sens ». Mayotte a déposé sa candidature en 2017 pour accueillir l’édition 2027 des jeux. Mais rien n’est gagné.
Dès lors deux enjeux principaux sont à défendre.
Défendre 2027
Le premier, c’est celui des infrastructures, impossible d’accueillir les jeux sans avoir, par exemple, une piscine ! C’est en raison de ce manque d’équipements que Mayotte ne peut présenter cette année de compétiteur en natation. “L’important c’est l’image de Mayotte” note Madi Vita qui ne souhaite, en substance, pas ridiculiser le département en se présentant dans des disciplines insuffisamment préparées. “Cette année nous ne sommes pas représentés dans 6 disciplines, qui peut imaginer qu’en 2027, nous ne soyons pas représentés dans toutes les disciplines” reprend le sous-préfet à la cohésion sociale Patrice Bouzillard, déterminé à ce que Mayotte brille dans tous les sports d’ici là.
L’autre enjeu est diplomatique. Si Mayotte veut accueillir les jeux, l’heure n’est pas à la bisbille avec les voisins. Pas question donc de se montrer trop vindicatif sur la question épineuse du drapeau, qui avait émaillé l’édition 2015. “On continue à informer les jeunes qu’on va respecter la charte actuelle, commente Madi Vita. Cela va faire drôle à ceux qui participent pour la première fois, mais c’est du sport donc on respecte les règles ». Les jeunes Mahorais arboreront donc le drapeau des Jeux, et non le tricolore.
Pour Bouhrane Allaoui, présenter la flamme à Mayotte permet justement de « porter haut les couleurs de Mayotte, même s’il y a des difficultés au niveau du drapeau. L’essentiel c’est la performance ».
Y.D.