1,647 milliards d’euros. C’est 300 millions de plus que ce qui était annoncé par la ministre Annick Girardin lors de sa venue il y a à peine plus d’un an, à l’issue d’un conflit social unique en son genre. Une année s’est écoulée. Le “livre bleu outre-mer” censé prioriser les actions à mener dans les DROM-TOM a été publié, et décrié, accusé de vouloir faire payer les mesures par les ultramarins eux-même au détriment du principe de la solidarité nationale.
Décriée aussi, l’annonce d’un plan pour l’avenir de Mayotte à hauteur de 1,3 milliards d’euros, au motif qu’une moitié de cette somme était en fait, déjà prévue. Notamment en constructions scolaires. On a bien compris que le gouvernement ne pouvait pas alors annoncer moins que ce qui avait été promis à la Guyane, quitte à jouer sur les chiffres. Mais si peut discuter la stratégie de communication, les efforts sont là quand même. Ainsi qu’un constat amer d’Emmanuel Macron ce lundi à Paris : “nous ne sommes pas crus”. Car les habitants ne voient pas le changement, ou pas assez. Ou pas assez vite.
Et lorsqu’on demande aux Mahorais de faire preuve de patience, ils ont, expérience oblige, l’impression qu’on veut noyer le poisson. C’est une crainte plus que légitime vu le retard de développement structurel du département.
Et pourtant. 260 millions d’euros pour développer les transports collectifs. 120 millions d’euros pour améliorer la distribution d’eau potable et réduire son impact sur le lagon. Trois millions d’euros pour améliorer la traçabilité des produits alimentaires. 200 millions d’euros pour bâtir des logements. Le plan de constructions scolaires ne résume pas à lui seul le chèque de l ‘Etat pour Mayotte. S’il est difficile d’imaginer un instant que ces annonces fortes, faites par un gouvernement uni autour d’Annick Girardin et du Président Macron, entourés de nombreux élus locaux, puissent suffire à régler tous les problèmes, c’est un pas en avant.
“C’est un nouveau regard de l’Etat sur les Outre-mer, a salué Saïd Omar Oili, président de l’association des maires selon qui “pour la première fois, il y a une différenciation des territoires. Les contrats ne sont pas uniformes mais chaque territoire a été pris dans sa spécificité et dans sa difficulté. ”
Le volcan au large de Mayotte ne prouve-t-il pas qu’on peut bel et bien soulever des montagnes en moins d’un an ?
Y.D.
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