Pour commencer, c’est grâce au diagnostic issu de son 1er rapport où Dominique Voynet mettait en lumière l’insuffisance de moyens alloués par Paris, que Mayotte a vu affluer des millions d’euros de compensation sur l’action sociale, et que ce service à été réorganisé au sein du Conseil départemental.
Ensuite, accompagnée de l’ancien préfet Renouf qui s’était rendu avec elle à Mayotte, elle a participé activement aux travaux-préambules à la signature du document cadre entre le président Macron et le comorien Azali en juillet dernier, qui prévoit le versement de 150 millions d’euros sur 3 ans, permettant notamment une « refonte de la coopération sanitaire » entre les deux pays. Avec comme horizon, une amélioration de la prise en charge aux Comores, permettant de désengorger les services hospitaliers et de PMI à Mayotte.
A ce sujet, Dominique Voynet a rencontré à plusieurs reprises Issa Issa Abdou, vice-président chargé des affaires sociales et de la Santé, et président du Centre Hospitalier de Mayotte (CHM). Ils avaient tenté ensemble de trouver une solution aux problèmes de santé régionaux, moteurs d’immigration sur notre territoire, avec une saturation des services de santé publique à Mayotte, notamment en maternité où plus de 70% des femmes qui viennent accoucher sont comoriennes, notamment en quête de nationalité française pour leur progéniture. L’hypothèse d’un hôpital en zone internationale avait même été émise. Depuis, les amendements Thani ont rendu plus contraignant l’obtention de papiers français.
Un budget multiplié par 4
Enfin, elle a œuvré à ce que Mayotte ne soit plus dépendante de l’ARS Océan Indien, chapeautée jusqu’au 31 décembre 2019 par La Réunion. Mayotte aura ensuite la main avc son ARS en nom propre, qui devrait dépendre directement du ministère de la Santé. C’est donc Dominique Voynet qui en prendra la direction le 1er janvier 2020. Xavier Montserrat, directeur de l’antenne de l’ARS OI à Mayotte, avait été nommé en septembre 2018, préfigurateur de cette future antenne autonome.
Une ARS qui devrait bénéficier d’un budget beaucoup plus conséquent, la part du Fonds d’Intervention Régional (FIR) ayant été multiplié par 4 en deux ans, annoncé à prés de 16 millions d’euros par le plan d’urgence pour Mayotte.
La nouvelle d’une « personnalité de premier plan (qui) relève ce défi de la création d’une ARS Mayotte qui entrera en service le 1er janvier 2020 », a de quoi réjouir le président du Département, Soibahadine Ibrahim Ramadani, qui voit en Dominique Voynet « quelqu’un qui connaît bien les enjeux de santé publique spécifiques à Mayotte », « le développement du secteur de la santé aux Comores est en effet indispensable pour diminuer la pression sur Mayotte », conclut-il.
Anne Perzo-Lafond