“Cela n’a rien à voir avec un quelconque aspect institutionnel”, déclarait en préambule Damir Chanfi, Responsable du Pôle international et Attractivité à l’ADIM. Le « Ra Hachiri ! » (Soyons vigilant) reste la devise de Mayotte, qui conserve son blason aux deux fleurs d’ylang surmontés d’un croissant de lune. « Mais il fallait un slogan qui nous porte à l’international », justifie Sidi Mohamed, vice-président du Département, chargé de la Coopération décentralisé. Car il a fallu beaucoup se justifier au cours de cette séance plénière éclair, qui n’avait qu’un seul rapport à l’ordre du jour, celui de la marque territoriale.
Un travail mené depuis un an et demi par le cabinet MMAP, qui nous avait été présenté par l’ADIM, l’Agence Départementale de l’Innovation de Mayotte, bras armé du Département dans le secteur économique. A son actif, Marc Marynower, Universitaire et PDG de l’agence MMAP, a les marques de territoire de l’Ile de France, Bordeaux, l’Alsace, Saint-Pierre et Miquelon ou Saint-Barthélemy. Plusieurs séances ont réuni les acteurs du monde économique, « et la tendance qui est sorti des échanges est un besoin d’envisager Mayotte de manière positive ». Un constat conforté par le diagnostic initial de la Fédération des Agences d’Attractivité livré en février 2018.
« Ce ‘OuiMayotte’, pourra être utilisé par les acteurs économiques, qui l’ont validé, touristiques, résidentiels, qu’ils soient publics ou privés », complète Marc Marynower.
« Ce qui est simple est le plus efficace »
Des points réguliers ont été proposés aux élus, dont certains, et nous tairont les noms, découvraient le concept ce lundi, quand d’autres, comme Daniel Zaïdani, en avaient suivi toutes les réunions. Le conseiller de Pamandzi s’en faisait le principal défenseur : « Parfois, ce qui est simple est le plus efficace. Ça sous-entend, ‘oui, d’accorda pour travailler avec Mayotte’. Jusqu’à présent, les acteurs économiques qui se rendaient au Mozambique ou en Tanzanie, déposaient des flyer du conseil départemental. Or, ils ont besoin d’une marque, notamment qui ne repositionne pas toujours notre statut au risque de frustrer nos entrepreneurs quand il faut échanger avec les Comores. »
Des interrogations étaient néanmoins portées, par Raïssa Andhum, conseillère de Koungou, sur le « risque de plagia au regard du ‘Oui Go’ de la SNCF ». On apprenait que la marque avait été déposée à l’INPI, l’Institut national de la propriété industrielle, aussitôt après avoir été adoptée par les acteurs économique. Ahamed Attoumani Douchina, conseiller de Boueni, aurait préféré quelque chose de plus emblématique, « comme ‘l’île intense’ pour qualifier La Réunion ». Quant à Aynoudine Salimé, Mtsamboro, il s’étonnait qu’on ait eu besoin d’avoir recours à un cabinet de métropole pour accoucher d’un « oui ».
Le budget est de 20.000 euros pour ce travail de prés de deux ans, « qui a nécessité des réunions régulières, et de défendre le concept et sa déclinaison. » Car des produits associés sont en gestation, coque de Smartphone, couverture de calepin, sac, clé USB, etc.
Aux deux mots sont accolés une reproduction stylisée de l’île en forme d’hippocampe entourée par sa barrière de corail.
Une décision qu’il fallait rendre avant le Forum économique de novembre, en espérant que beaucoup répondent par un Oui à Mayotte !
Après en avoir débattu, et s’être isolés pour recadrer les indécis, les élus ont approuvé la marque à l’unanimité.
Anne Perzo-Lafond