27.9 C
Dzaoudzi
samedi 20 avril 2024
AccueilLoisirsDidier Boutiana entraîne les jeunes danseurs de Mayotte dans son univers

Didier Boutiana entraîne les jeunes danseurs de Mayotte dans son univers

Dans le cadre du projet du « laboratoire artistique », le chorégraphe Djodjo Kazadi a invité le chorégraphe réunionnais Didier Boutiana à Mayotte afin qu’il travaille avec les jeunes danseurs de la structure. Après celui de Jeff Ridjali, ces derniers ont donc l’occasion de découvrir un nouvel univers chorégraphique porté par un jeune danseur prometteur de l’océan Indien.

« Didier Boutiana est issu de la danse urbaine comme la plupart des jeunes danseurs mahorais », a affirmé le chorégraphe et danseur Djodjo Kazadi, également directeur de la structure Le Royaume des Fleurs situé boulevard des crabes à Dzaoudzi. « C’est la raison pour laquelle nous l’avons choisi par la deuxième série d’ateliers de cette première année du laboratoire artistique », poursuit-il. Didier Boutiana a en effet commencé son travail avec les jeunes danseurs de Mayotte ce lundi 30 décembre, faisant suite aux ateliers du chorégraphe mahorais Jeff Ridjali. « Le travail avec Jeff portait sur les racines, sur l’identité des jeunes danseurs. Celui avec Didier les ouvre à un nouvel univers artistique », a encore déclaré Djodjo Kazadi. Suivront ensuite des ateliers avec des chorégraphes de Madagascar, des Comores et du Mozambique. « Nous avons souhaité axer cette première année sur l’océan Indien car il faut d’abord comprendre qui on est avant d’aller plus loin », nous explique le directeur du Royaume des Fleurs.

Au terme des 3 ans du laboratoire artistique, certains jeunes auront la chance de se professionnaliser dans le monde de la danse.

La danse comme vecteur d’idées

Didier Boutiana est chorégraphe au sein de la compagnie Soul City, basée dans la ville du Port. Il est également artiste associé de la Cité des Arts, des théâtres départementaux de l’île de La Réunion ainsi que du théâtre Luc Donat situé dans le sud. En 2017, il a créé son premier solo, intitulé Kanyar, qu’il a joué sur les scènes européennes et internationales. « Les kanyars, en créole, désignent les marginaux, les as de la débrouille ou les personnes qui fonctionnent hors du système », nous explique-t-il. Ce thème de la marginalité est d’ailleurs central dans son œuvre chorégraphique. « Je m’intéresse aux personnes qui arrivent à créer leur propre système en dehors du formatage que la société nous impose. Ceux qui arrivent à dire « non » au conditionnement et qui se créent par eux-mêmes », affirme-t-il. Pour lui, la danse doit raconter une histoire, être le vecteur d’idées, de propos percutants. « La technique est également importante, mais elle ne doit pas masquer le propos. C’est comme pour un livre : il faut un beau style, mais également que cela raconte quelque-chose d’intéressant », explique-t-il.

Les jeunes danseuses profitent de la pause déjeuner pour échanger sur leur expérience avec Didier Boutiana.

Issu de l’univers de la danse Hip-hop, Didier Boutiana est un autodidacte. « J’ai appris à danser avec les autres jeunes de mon quartier du Port à La Réunion, mais aussi en ayant la chance de rencontrer les danseurs professionnels de passage sur l’île », nous confie-t-il. Un jour, il a pris son courage à deux mains et a passé une audition pour la compagnie Yun Chan. Il a été pris et a alors arrêté l’université pour se consacrer entièrement à la danse. C’est également à ce moment-là qu’il est passé progressivement de la danse hip-hop à la danse contemporaine. « J’ai fini par trouver le hip-hop trop limitatif », explique-t-il. « Avec la danse contemporaine, il y a davantage de possibilités de raconter ses propres histoires », ajoute-il. Didier Boutiana ne renie cependant pas les danses plus populaires et continue de s’intéresser au hip-hop, mais aussi à la danse africaine et aux autres danses du monde. « J’aime la danse en général et je suis curieux », précise-t-il.

Un partage artistique

« Le but que je poursuis avec les jeunes danseurs mahorais est qu’ils découvrent mon univers », a déclaré le chorégraphe réunionnais. Il souhaite donc partager avec eux ce qu’il sait faire de mieux, à savoir danser. « Je leur apporte ma vision de la danse, mais je veille également à leur épanouissement », explique-t-il. « Pour ces jeunes danseurs, le Royaume des Fleurs est un refuge, ils doivent donc s’y sentir bien », ajoute-il. Didier Boutiana travaille donc beaucoup sur l’identité des jeunes danseurs mahorais et veille à ce que la danse soit pour eux un vecteur d’émancipation. « Le but n’est pas forcément la professionnalisation pour tout le monde, mais c’est avant toute chose le bien-être, sans oublier la poésie apportée par la danse », conclut-il.

L.D.

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...