Piste du gîte du Mont Combani. En bordure de GR, là où d’éventuels touristes sont censés découvrir l’excellence de Mayotte en matière de nature et de tourisme vert, des monceaux de déchets s’entassent, souvent à peine masqués par le couvert végétal. Ici, des carcasses de voitures, abandonnées au bord du chemin, parfois poussées dans le précipice. Là, des tas de pneus. Plus haut, juste en bordure de la piste récemment rénovée, les restes de travaux sont entassés sans vergogne : cadres de fenêtre, bouts de verre, menuiseries.
“C’est un problème qui nous préoccupe et qui est en pleine recrudescence” s’alarme Jeannette Lartigue, responsable locale de l’ONF qui déplore des “dépôts sauvages d’ordures ménagères mais aussi d’activités économiques”. “L’ONF constate ces infractions forestières, mais certains atteignent de tels niveaux qu’on est dépassés”.
Par exemple, les déchets dangereux, tels que les batteries, huiles et autres produits chimiques dont de l’amiante ne peuvent être récoltés à la main par les bénévoles de Mayotte Nature Environnement. Les carcasses de voitures sont elle trop lourdes pour être treuillées hors des précipices à un coût raisonnable.
L’action est dès lors limitée. En l’absence d’un travail suffisant d’éducation en amont, l’ONF identifie les véhicules abandonnées, retrouve les propriétaires. Mais ceux-ci, parfois de bonne foi pour avoir confié leur voiture hors service à un prestataire, ne sont pas verbalisables. L’entreprise elle, risque gros : prison ferme et jusqu’à 75 000€ d’amende peuvent être appliqués. Quand une camionnette est utilisée pour déposer les ordures, même par un particulier, la saisie de la camionnette est possible. L’organisme d’Etat installe aussi des plots pour empêcher les véhicules d’accéder aux décharges sauvages.
Des mesures punitives et dissuasives mais qui ne suffisent pas, faute d’alternative. Difficile de savoir, selon où on se trouve, à qui s’adresser pour tel ou tel déchet. Les carcasses sont de la responsabilité des mairies, qui les ont parfois déléguées à l’intercommunalité. Le Sidevam récolte des déchets et des associations ramassent chaque semaine en forêt de Combani 500 litres (10 sacs poubelle) de déchets divers.
Les carences en matière de collecte du côté des circuits officiels et le manque d’information rendent souvent le recours au dépôt sauvage plus facile, même si rappelle l’ONF “rien n’excuse le fait de déposer ses déchets en forêt”. Pour un particulier, l’amende peut atteindre 1500€.
Y.D.
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