Pendant longtemps à Mayotte, tout employeur de plus de 20 salariés devait avoir recruté plus de 2% de travailleurs en situation de handicap. Depuis 2018, ce taux évolue, il est de 4% en 2020, pour atteindre les 6% nationaux en 2022.
Mais avant tout, l’entreprise doit évaluer ses besoins, « le recrutement d’un travailleur en situation de handicap ne doit pas se faire par compassion, mais pour répondre à un besoin dans l’entreprise », mettait en garde le préfet Jean-François Colombet en introduction.
Les représentantes de l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées, Agefiph, étaient face à un public très nombreux, de chefs d’entreprises et d’associations, les chaises se faisaient rares. L’organisme gère les contributions versées par les entreprises qui ne remplissent pas leur obligation d’emploi. Des ressources mises à disposition des personnes en situation de handicap, sous forme de services ou d’aides.
Elles jonglaient avec des chiffres qui permettent de réorienter le regard porté sur le handicap. Si une personne sur deux sera touchée au cours de sa vie, de manière ponctuelle ou définitive, il n’est pas forcément visible. Ainsi, l’image du fauteuil roulant fausse l’idée que l’on se fait du handicap, puisque seuls 5% des déficients moteurs y ont recours. Et 2% des malentendants utilisent le langage des signes. « Dans 80% des cas, le handicap est invisible ».
Seulement 1% des salariés sont concernés à Mayotte
On pense moins en revanche aux maladies invalidantes que sont les allergies, l’asthme, le diabète, les cancers ou les troubles musculosquelettiques ou psychiques.
Sur les 2,7 millions de personnes qui ont obtenu la reconnaissance administrative de travailleur handicapé (RQTH), soit 7% de la population active, 1 million sont en emploi en France.
La question de la reconnaissance est donc importante, et reste une des failles de la Maison Départementale des Personnes Handicapées à Mayotte, « mais nous travaillons dans le bon sens avec le Département », le préfet se veut confiant.
Surtout qu’elle n’est pas la condition indispensable à l’emploi, « l’allocation d’adulte handicapé, les titulaires de la carte mobilité avec la mention « invalidité », ou les bénéficiaires d’une pension d’invalidité sont aussi des critères permettant d’y accéder.
Mayotte est encore en retard dans ce secteur puisque seulement 50 établissements sont assujettis en 2016, avec 138 salariés en situation de handicap, soit 1% de la masse des travailleurs.
« Avant de recruter, vous devez définir vos besoins d’emplois, regarder les adaptations nécessaires, et contacter les organismes accompagnants, dont Pôle emploi et Mission locale », et bien sûr, apprécier les compétences et les motivations du candidat.
Anne Perzo-Lafond
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