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dimanche 5 mai 2024
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Les taxis, une des pièces maitresses du futur réseau de transport CARIBUS

Ce n’est pas l’histoire du loup et de l’agneau, ni la fable mettant en scène Raminagrobis dévoreur de belette et de lapin : personne ne va manger personne dans ce projet de transport en commun CARIBUS, certifie Mohamed Hanissi, pour peu que les taxis fassent l’effort de se structurer. La loi vient d’évoluer dans le bon sens.

Pour mémoire, face aux engorgements matinaux à l’approche de Mamoudzou, un réseau de bus, CARIBUS, est pensé par la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou, la CADEMA, pour couvrir la zone depuis Vahibé aux Hauts Vallons. Ces bus vont disposer d’une 3ème voie, également dédiée aux véhicules de secours. Un projet de 145 millions d’euros.

Jusqu’à présent, c’est un service privé qui faisait office de transport en commun à Mayotte. Les taxis collectifs, dits « taxicos », aux itinéraires aléatoires ne répondent plus aux besoins d’une population qui évolue. Mais la CADEMA a toujours refusé de se voir en alternative, « il y a de la place pour tout le monde, nous sommes complémentaires », martèle Mohamed Hanissi, Chef de projet Transports et Déplacements à la CADEMA, qui a mené deux enquêtes pour évaluer les demandes de la clientèle, résumées dans une feuille de route.

La récente loi LOM ouvre des voies

Mohamed Hamissi appelle les taxis à se structurer pour être biocompatible avec le projet CARIBUS

Parmi les critiques rapportées par l’enquête, la population se plaint d’une mauvaise information sur les tarifs et sur le parc vieillissant des véhicules. Une convention a d’ailleurs été signée la semaine dernière entre la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, les taxis et le conseil départemental qui débloque 6 millions d’euros sur 3 ans en vue de la modernisation des taxis, véhicule, enseignes lumineuses, compteurs… « Nous n’avons pas travaillé pour rien ! », se réjouit Mohamed Hamissi, un des premiers points de sa feuille de route.

Mais ce n’est qu’une étape juge-t-il. « Au delà de la visibilité du taxi, il y a un enjeu sur la durabilité du métier. Les taximen sont âgés, et doivent profiter de la réorganisation en cours pour structurer leur profession. » La création de la coopérative Taxi Vanille va dans ce sens, « mais elle ne concerne que 60 taxis, sur 340 licences. Même si elles ne sont pas toutes exploitées, ce sont environ 200 taxis qui vont se retrouver sur le carreau s’ils ne se raccrochent pas au train qui démarre ! »

La législation vient d’évoluer, permettant à la CADEMA d’ouvrir le champ des possibles : « La loi LOM d’Orientation des Mobilités de décembre 2019 a fait évoluer l’organisation des transports. Elle laisse l’opportunité aux instances organisatrices de décider de la fréquence et de l’amplitude des transports mis en place. »

Le chèque de fin de mois

Une des portions de CARIBUS avec une voie dédiée

Il cite en exemple Dembéni : « Hormis le Centre universitaire, il n’y a pas de gros enjeux de déplacement. Entre 9h et 15h, la route est quasiment désertée. Or, le droit à la mobilité oblige à maintenir une desserte. Grâce à la loi LOM, nous pouvons éviter de mettre des bus vides en circulation, quand un taxi est tout à fait adapté. » Mais les taxis privés ne peuvent pas décider d’eux-mêmes de se mettre sur un marché public, « ils doivent signer un contrat avec l’autorité organisatrice, ce qui leur permettra de toucher des subventions, et d’être rémunérés à la fin du mois en tant que service public, qu’ils soient vides ou pleins. Ils doivent juste respecter le cahier des charges, les horaires, etc. »

Sans cette évolution, les taxis vont avoir du mal à s’en sortir, c’est pourquoi Mohamed Hamissi les invite à se structurer et à rejoindre la coopérative. Il leur demande de quitter leur posture du style, « on est là depuis 60 ans, il ne faut pas nous toucher », pour évoluer vers un transport du 21ème siècle se pliant aux exigences de la clientèle, comme vont le proposer les bus, « un respect des horaires, des fréquences, un véhicule climatisé, etc. Nos bus pourront transporter plus de 2.000 personnes par jour, quand les taxis de 4 places étaient loin de pouvoir assumer ce volume. »

D’autre part, beaucoup ne tiennent pas de comptabilité, « certains ne savent pas lire un contrat. Leur survie tient dans leur cohésion, ils ne doivent plus être éparpillés. » Un cahier des charges va sortir, ils auront jusqu’au mois de septembre pour répondre.

Anne Perzo-Lafond

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