26.9 C
Dzaoudzi
lundi 29 avril 2024
AccueilorangeTransport aérien : « Ils m’ont dit : vous venez de Paris ? Ce n’est pas...

Transport aérien : « Ils m’ont dit : vous venez de Paris ? Ce n’est pas une zone à risque ! »

On le martèle depuis plusieurs semaines, le Coronavirus se nourrit des déplacements, notamment aériens. Plusieurs fois restreints par le gouvernement vers les outre-mer, ils ne sont toujours pas assez encadrés. En témoigne l’arrivée de Roseline* à Mayotte ce mardi.

La ministre des outre-mer a annoncé ce mercredi un énième durcissement des contrôles des arrivées aériennes. Après des exportations dans tous les outre-mer de cas métropolitains. De restrictions en exceptions prises ces derniers jours, va-t-on arriver à quelque chose de sérieux ? Parce qu’après avoir relayé la publication de l’interdiction de vols entre la métropole et les outre-mer que nous avions qualifié de « dérogatoire », nous aimerions rapporter des témoignages de contrôles stricts à l’arrivée. Ce n’est pas encore le cas.

Ce mardi, Roseline atterrissait à Mayotte vers 8h depuis Roissy. « Je devais subir plusieurs examens médicaux en métropole », nous explique-t-elle, un déplacement pour raison médicale impérieuse donc. Elle a avec elle son attestation professionnelle. En règle même avec les mesures postérieures énoncées par Annick Girardin.

Avant de débarquer à Mayotte, et alors qu’elle était encore dans l’avion, le chef de cabine vient lui demander si elle venait d’une région à risque. « Oui, Paris », répond-elle. « Ah non !, lâche-t-il en consultant un document, nous ne l’avons pas sur notre liste, Mulhouse ou la Corse oui, mais pas Paris. » L’Île-de-France étant une des deux régions les plus touchées de France, elle insiste. En vain. On l’interroge sur sa santé. Non, elle ne se sent pas fiévreuse. Une déclaration « sur l’honneur », qui l’inquiète, « surtout que plusieurs personnes toussaient dans l’avion, ceux qui ont de la température peuvent donc le cacher. » Heureusement l’appareil n’était qu’à moitié rempli.

Les transports en commun à l’épreuve du virus

Dans la barge, pas de coin réservé

A l’aéroport, elle est interrogée, « mais ils ne m’ont pas demandé de quelle zone je venais. » Elle ne passera pas par la tente de la Croix Rouge. Elle remarque, « je vais me mettre en quatorzaine, mais pour rejoindre mon domicile dans le centre de l’île, je vais devoir prendre des taxis. » Pas de problème lui répond-on, ce sera plus cher, mais ils ne prennent que les passagers de l’avion. Le chauffeur du taxi de 9 places l’informe que ce sera 3 euros, « parce que je ne peux pas prendre autant de personnes que je veux, pas plus de cinq ! » Ils partent à trois, les messages semblent être passés.

« Semblent », car à peine arrivé au Four à Chaux, le chauffeur s’arrête pour prendre une personne supplémentaire pour compléter. Roseline s’insurge, « mais nous sortons tous de l’avion pour nous mettre en quarantaine, il ne faut prendre personne de l’extérieur ! » Le chauffeur ne voudra rien savoir, et tout ça devant une patrouille de gendarmerie qui ne peut pas décrypter l’incongruité de la situation.

Des locaux réquisitionnés pour les “quatorzaines”

Dans la barge, pas de coin réservé pour ces fraichement arrivés de Paris, mais un mélange convivial d’éternuements. Ne parlons pas de la “quatorzaine” de la passagère fraichement arrivée qui devra aller faire des courses. Heureusement notre Roseline a tout prévu, “j’avais fait le plein avant de partir”. Tous n’anticipent pas autant.

Une somme de petits débordements qui peut alimenter une grande rivière de Covid-19.

Le 4ème vice-président du Département Issa Issa Abdou nous explique justement avoir demandé au préfet de réquisitionner des hôtels, internats, bâtiments militaires pour la mise en quatorzaine des passagers arrivant à Mayotte, “cela permettrait de protéger notre population et de limiter les risques de propagation du virus”. En l’absence de cette mesure de sauvegarde, il demande la fermeture de l’aéroport de Pamandzi, “c’est une question de cohérence et d’efficacité de nos actes”.

Anne Perzo-Lafond

* Prénom d’emprunt

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

82 Commentaires

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139402
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139402
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139402
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139402
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139402
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139402
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...