Rien n’indique de l’extérieur que l’établissement appartenant au rectorat accueille des malades du nouveau coronavirus. L’internat de Tsararano, situé à côté du lycée de Dembéni, héberge pourtant depuis une semaine quatre malades ne présentant pas de signes de gravité, mais qui se trouvent dans l’impossibilité de se confiner à domicile.
C’est pour ce profil de patients testés positifs au Sars-CoV2 que le centre a été pensé par les multiples acteurs qui le gèrent, de l’ARS à la Croix Rouge sans oublier le rectorat, la Direction de la jeunesse et des sports ou encore le service social du CHM. La préfecture s’y est aussi investie, en renforçant les patrouilles de gendarmerie à proximité.
L’internat qui accueille en principe 110 jeunes a changé temporairement de statut, devenant un CHS, centre d’hébergement spécialisé, censé héberger jusqu’à 80 malades, avec une volonté : “contenir la propagation du virus sur le territoire” explique Mathilde Hangard, responsable pour l’ARS de la “planification de crise sanitaire, affectée au Covid”.
Avant d’arriver dans l’immeuble de 6 étages, les équipes vérifient le bon vouloir des patients. Contrairement aux confinés du RSMA, ceux-là ne viennent que s’ils le veulent bien. Une fois testés positifs au coronavirus, les autorités sanitaires peuvent leur proposer cette solution s’il s’avère difficile pour eux de se confiner chez eux, sans risque pour leurs proches. Logements trop petits ou stigmatisation dans certains villages peuvent motiver les patients à accepter cette solution. Le cas échéant, le patient est invité à visiter le centre. La Croix-Rouge l’accueille, lui explique le fonctionnement, et s’assure une nouvelle fois que la personne est partante pour rester.
Dans les locaux de l’internat, des codes couleurs sont mis en place. Deux zones principales se distinguent : la zone verte, réservée aux personnes non contaminées, et interdite aux résidents, et la zone orange, potentiellement contaminée.
Mais une fois franchies les barrières, rien ne laisse penser que l’endroit est sous l’étroite surveillance de 15 personnels aux compétences aussi variées que des infirmières, des secouristes bénévoles la nuit, des cuisiniers ou blanchisseurs sans oublier les agents d’entretien et de surveillance. Lumineux et aéré l’internat offre en effet un cadre de convalescence qui fait presque oublier que les résidents qui s’y trouvent sont privés de sortie.
Nous avons pu visiter le 6e étage, pas encore fréquenté. Comme aux 5 autres niveaux, une salle d’étude climatisée permet des activités collectives dans le respect des gestes barrière. Baby-foot, groupes de parole ou projection de films rythmes les journées parfois longues des résidents. “Ils ne sont que quatre, alors ce n’est pas le même rythme qu’à la maison c’est sur” glisse une volontaire de la Croix Rouge.
Douches, sanitaires et ascenseur sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Le premier niveau est quant à lui réservé à la restauration, et une équipe dédiée y prépare les repas livrés par Panima.
L’internat permet des chambres individuelles et des chambrées de 3, limitées pour les besoins sanitaires à 2 patients, comme un couple ou un parent avec enfant.
En attendant d’autres volontaires, les quatre premiers patients devront attendre la confirmation de leur guérison par une équipe de quatre médecins, avant de pouvoir rentrer chez eux.
Huit autres ont rejoint l’internat dans la foulée de notre visite du centre, il s’agit de rapatriés des Comores qui ont été testés positifs hier au coronavirus et feront donc leur convalescence entre ces nouveaux murs.
Y.D.
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