Le Conseil Economique, Social et Environnemental de Mayotte (CESEM) donne habituellement des orientations stratégiques sur les politiques à mener. Il doit être à ce sens un partenaire éclairant pour le conseil départemental.
Il reproche à son tour « l’incivisme » de la population, sous la forme de « l’insuffisant respect des règles de confinement » et de la « non appropriation par une partie de la population des règles de distanciation sociale et des gestes barrières », qui « éloignent les perspectives d’un déconfinement rapide, devenu nécessaire ».
Il propose différentes mesures pour venir à bout des crises économiques et sociales qui se superposent aux difficultés sanitaires.
La principale porte sur la création d’un observatoire régional sur la crise COVID-19 et ses impacts. « Mayotte fait face à une crise sanitaire, une crise économique, une crise alimentaire et une crise sécuritaire. Un des premiers rôles de cet observatoire régional est de recueillir le maximum de remontées de terrain et de données permettant de rectifier à tout moment la trajectoire des décisions prises. Cet observatoire aura pour vocation ensuite de produire la réflexion sur comment traiter sur la durée les problématiques rencontrées par le territoire durant la crise, et comment gérer les mutations sur les plans économique, social, dépendance vis-à-vis de l’extérieur et de gouvernance local. Le Césem entend prendre une part active. »
Les autres mesures portent sur la pérennisation de l’ensemble des dispositifs d’accompagnement économiques et sociaux locaux et nationaux tout au long de la crise et au-delà pour les secteurs les plus impactés ainsi que le renouvellement des ordonnances sur le chômage partiel, les aides exceptionnelles, le temps de travail, etc., une meilleure dotation des entreprises éligibles aux dispositifs de soutiens départementaux, notamment les TPE, une réaffectation des fonds de solidarité complémentaire (volet 2) et de soutien départemental non consommés, la mise en place d’autres dispositifs de soutien aux entreprises touristiques, déjà exonérées de charges sociales, et plutôt sous forme de subventions directes, la cession de créances des entreprises auprès des collectivités locales aux organismes fiscaux et sociaux, etc.
En conclusion, Abdou Dahalani, le président du CESEM, demande que l’approvisionnement en masques et autres matériels de protection à Mayotte soit “assuré”, et invite à une cohésion des acteurs dans la stratégie de déconfinement “pour que la population se l’approprie”.
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