Il y a un an, des membres de collectif soupçonnaient le procureur de la République d’organiser des réseaux d’immigration clandestine, sous prétexte que lors d’une interpellation de kwassa, l’une des personnes avait réclamé un certain « Camille ». L’usage de l’humour n’est pas interdit par la loi…
Plus grave, Camille Miansoni aurait été récemment l’objet d’attaques racistes, selon le président du Département, qui ” condamne avec force les propos intolérables et parfois même ouvertement racistes visant le Procureur de la République de Mayotte Camille Miansoni. Rien ne saurait justifier qu’on traite quelqu’un de la sorte. Le fait de ne pas partager des idées, une opinion n’autorise nullement des internautes ou des citoyens à de telles invectives. Attaquer des fonctions, des points de vue voire des décisions ne doit en aucun cas conduire à s’en prendre à la personne humaine ». IL s’agit en l’occurrence de l’interpellation de deux membres d’un collectif de défense d’un quartier de Petite Terre, soupçonnés d’avoir séquestré et violenté un individu de 23 ans, connus des forces de police.
Le ras-le-bol de la population face à la persistance de la délinquance malgré les mesures mises en œuvre incite des collectifs et des brigades à se créer pour défendre les intérêts des habitants. Si la démarche est compréhensible, elle est à haut risque, en raison de l’incertitude de tomber sur « son » voleur, et l’éventuelle correction, hors la loi, et sans proportion du dommage subi. L’individu de 23 ans n’avait d’ailleurs pas été retrouvé. Ce qui avait valu la mise en examen des deux kidnappeurs. Et, le blocage du tribunal, doublé des propos violents contre le procureur.
Des propos qui dépassent l’acceptable, le président du Département apaise le débat « les citoyens exercent un contrôle démocratique tout à fait sain et légitime, et les réseaux sociaux donnent à leurs points de vue une résonance supplémentaire. Ces points de vue doivent toutefois rester dans les limites de ce qui est permis par la loi. Et je rappelle que dans un état de droit, on ne commente pas une décision de justice. » Il demande « un débat public apaisé et respectueux des différents points de vue ».
A.P-L.