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lundi 25 novembre 2024
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L’intersyndicale du conseil départemental critique la capacité de l’exécutif à gérer

C’est une problématique de taille que soulève l’intersyndicale du conseil départemental qui connaît selon elle « un problème d’affirmation et d’émancipation ». Une critique portée alors qu’il peine à assumer ses compétences, notamment sur le transport scolaire.

Les syndicats CFDT Interco, Sud Solidaires, CFE CGC, FO, CGT Ma, FSU SNU TER, qui composent l’intersyndicale, souhaitaient alerter la presse sur une multitude de problématiques anciennes, qui datent du mouvement de grève de 2017, notamment sur la réorganisation des services de l’équipe de Soibahadine Ibrahim Ramadani, « qui n’est toujours pas finie ».

Cette fois, leur intervention fait suite aux déclarations d’élus… de la majorité sur les ondes de Mayotte la 1ère, puis dans nos colonnes, soit pour s’autoflagéler d’une allégeance au président  sur le Coran, « mais quelle promesse peut relever de ce niveau de conditionnement », relevait Allaoui Askandari, un des trois porte-paroles de l’intersyndicale, soit pour dénoncer une opacité chez des pairs vice-président, « il était notamment question de détournement de dispositif sur les fonds sociaux. »

Moins visible que la construction d’un gymnase, l’action sociale est pointée du doigt par beaucoup d’élus. Dans l’opposition Daniel Zaïdani évoque des millions qui s’évaporent « alors que les jeunes continuent leurs violences sur les routes », et dans la majorité, on aurait bien vu les dizaines de millions débloqués nourrir d’autres causes.

Mais la critique la plus virulente est portée contre une « ingénierie placardisée » au conseil départemental, et Askandari Allaoui sait de quoi il parle. La « mémoire de l’administration » qui serait écartée, débouchant sur une externalisation des actions, et à une recentralisation qui ne dit pas son nom. « Nous affirmons avec force que la meilleure expertise et ingénierie existante dans ce territoire, et ce dans tous les domaines (finance, administration, social…) se trouvent au conseil départemental. Seulement les porteurs de ces talents ne sont pas positionnés à leur juste place. C’est pour cela qu’ils n’arrivent pas à répondre aux besoins et aux attentes de la population et des usagers. »

Un barreur aphone

Bus, Matis, Mayotte
La convention de gestion pour le transport scolaire a été signée très tardivement pour cette année

L’intersyndicale surfe sur l’actualité, avec un marché des transports scolaires qui n’a pas été rédigé pour la 3ème année consécutive, donnant naissance à un 3ème avenant qui ne dit pas son nom. Amenant le 1er vice-président à s’interroger la semaine dernière sur la capacité des services administratifs. Et d’émettre l’idée que la gestion pourrait revenir en interne sous forme d’une régie. Certaines des compétences écartées pourraient vouloir en prendre la tête.

La liste des domaines de compétences à la gestion aléatoire pourrait s’allonger : outre les transports scolaires, la gestion du port, celle du Service des Transports maritimes (STM), etc. Et inciterait péniblement à donner raison à l’Etat d’avoir conservé la gestion des fonds européens, qui a pourtant failli dans ce domaine.

Où sont les compétences dans ce Département, donc ? Une question qui mériterait un audit rapide, mais il suffit de se tourner vers le rapport de la Chambre Régionale des Comptes d’avril 2018, pour ne pas être rassurés, puisqu’il parlait de « détournement des procédures de nomination des directeurs » : sur le poste de Directeur général adjoint (DGA) des ressources et des moyens, « deux candidats avaient un grade supérieur au grade de l’agent nommé » et « aucun candidat ne disposait d’un grade d’administrateur ou équivalent », idem pour le DGA chargé de l’aménagement et du développement durable, etc. Un rapport qui date, sans qu’on sache si des améliorations ont été portées, un point de transparence aurait été le bienvenu.

La Chambre déplorait aussi que « le département ne dispose pas de plan de formation », un des points de revendication des syndicats.

Pour en rajouter une couche, martelons qu’il manque une parole forte lors des évènements sociaux, économiques ou sanitaires que nous traversons, qui permettrait de rassurer la population et de l’assurer que quelqu’un est à la barre.

Anne Perzo-Lafond

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