Si l’accompagnant principal du programme de rénovation de l’ancien tribunal est la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (CADEMA), Likoli Dago a été créée notamment par l’architecte Julien Beller pour cette occasion. « Ce bâtiment de la justice a été le premier à être inscrit à l’inventaire des bâtiments historiques de la ville de Mamoudzou », nous explique-t-il. Construit dans les années 50, après plus d’un siècle de présence française, il est abandonné après avoir été décoiffé par le cyclone Ernest en 2005. Il se dégrade, et seuls les murs subsistent, comme son frère jumeau, qui a eu davantage de chance, puisqu’il trône haut en couleur à ses côtés. Restauré pour abriter le siège de l’Agence de rénovation urbaine de Kawéni.
L’objet de la rénovation de celui qui fut un des premiers bâtiment à abriter la justice française, n’est pas clairement défini, ou plutôt, il est multiforme, nous explique toujours Julien Beller : « Il s’agit d’un investissement modeste de 150.000 euros, pour le remettre en état, et en faire à la fois un espace de co-working, une vitrine du savoir faire local avec une galerie d’exposition, surtout, ouvert aux jeunes du quartier. »
Le bambou fait son apparition en superstructure
L’innovation tient dans le matériau utilisé, insuffisamment exploité à Mayotte, le bambou. « La charpente et la structure seront en bambou, avec un autre projet qui en découle, la transformation d’une des maquettes de maison de Loutfy en grandeur nature. » La DEAL (Equipement), l’Etablissement public Foncier, la Direction de la Culture et la CADEMA co-financent. Un projet sur lequel doivent travailler des étudiants en architecture.
Mais pour que l’ancien tribunal se refasse une santé, il faut encore que l’Etat transfère le foncier à la CADEMA, glisse Julien Beller.
Pendant ce temps, les jeunes de l’Accueil collectif des mineurs de Hip hop Evolution managés par Massundi, proposent aux passants leur chorégraphie. Dans le même groupe, des jeunes issus, de Koungou, Passamainty, Kawéni, Cavani, Kahani, etc. Comme un pied de nez aux querelles de villages.
« Au total, nous avons réuni 73 jeunes sur l’ensemble du territoire, accompagnés par les communes participantes et la Direction de la jeunesse et des sports, nous explique Massundi, il s’agit de la 2ème résidence d’artistes sur un spectacle qui n’est pas encore abouti. Il devrait l’être en mars. » Le thème du mariage permet de refaire revivre la tradition sous un nouveau visage. Un peu ce qu’attend le vieux tribunal.
A.P-L.
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