28.9 C
Dzaoudzi
samedi 4 mai 2024
Accueilorange"Journaliste droit-de-l'hommiste" et travaux forcés, florilège des propositions contre l'insécurité

“Journaliste droit-de-l’hommiste” et travaux forcés, florilège des propositions contre l’insécurité

Les premiers ateliers des Assises de la sécurité et de la citoyenneté étaient l'occasion pour les citoyens de s'exprimer. Qu'ils soient élus, victimes, fonctionnaires ou bénévoles associatifs, de grandes tendances se sont dégagées sur le thème de la répression de la délinquance.

“La jeunesse se sent intouchable, pour eux la réponse judiciaire n’existe pas, il faut que ces jeunes commencent à croire en la réponse judiciaire et comprennent que ce n’est pas à nous d’avoir peur, mais à eux”. Lors de son propos introductif à la MJC de M’Gombani, Ramlati Ali, présidente de l’atelier consacré à la réponse pénale, posait un certain nombre de postulats de nature à influer sur les propositions qui seraient faites dans l’heure suivante. Selon elle, “d’autres ateliers sont consacrés à d’autres aspects, nous, on doit étudier la répression. J’ai entendu les forces de l’ordre dire que des jeunes qu’ils arrêtent sont relâchés et viennent les narguer” argue la députée et médecin.

Des tables rondes et des propositions variées et plus ou moins réalisables

Dès lors, certaines propositions parmi les plus radicales semblent presque couler de source. Créer un centre de détention pour les mineurs, et y rendre obligatoire les travaux d’intérêt généraux -une sorte de bagne en somme- est une idée juridiquement peu réalisable mais qui a été exprimée. Par celui-là même qui nous aura complimenté de “journalistes droits-de-l’hommiste” au passage.

Sur une autre table, Jacques Martial Henry rappelait que “la réponse pénale doit socialiser l’individu” avec des sanctions personnalisées “d’où la nécessité d’un accompagnement socio-éducatif”. Il proposait aussi la création d’une cour d’appel de Mayotte, le tribunal judiciaire de Mamoudzou dépendant de la Cour d’appel de La Réunion. Autre proposition, des centres éducatifs fermés, avec “des éducateurs spécialisés” et une convention entre collectivités locales et justice “pour des travaux d’intérêt général” (qui légalement ne peuvent se faire que sur la base du volontariat).

Le power-point projeté a influé sur les propositions retenues

Ces derniers ont aussi la faveur de la députée-présidente de séance. “En 2012 à Pamandzi, des jeunes délinquants multirécidivistes ont eu un TIG à faire, d’être vus par leurs familles, par leurs copains, ça les a calmés, ensuite ils se sont rangés” se souvient-elle. Elle se souvient en revanche avoir “pleuré” en voyant un enfant de 10 ans enfermé à Majicavo la même année, une détention qui avait conduit l’enfant à y être abusé. “Je ne parlerais pas de prison pour les mineurs” préconise-t-elle, forte de cette expérience en milieu carcéral. “Il faut que les choses passent par l’éducation, l’accompagnement”. Mais pour cela, il faut “augmenter les moyens” notamment à la PJJ, la protection judiciaire de la jeunesse, pour suivre efficacement les délinquants et prévenir la récidive. Une gageure sur un territoire qui compte moins d’adultes que d’enfants.

Ramlati Ali exclut la prison pour les enfants et insiste sur l’importance du suivi

Pour Ramlati Ali, il faut aussi tenir compte du contexte culturel local et s’y référer. “Le phénomène d’acculturation ne doit pas être négligé, un enfant doit savoir qui il est, d’où il vient et où il va. Jadis, le Mahorais vivait comme une sanction extrême le simple fait d’être convoqué devant la justice, maintenant les jeunes n’en ont plus peur.” Pour elle, il faut donc accompagner les jeunes mais aussi se donner les moyens de sanctionner efficacement. “On est des Africains, avec nos normes africaines qui ne sont plus acceptables quand ça frise la violence” note-t-elle. “On ne doit pas violenter, mais corriger quand même”. Mais surtout “ce qu’il faut c’est le suivi. Un mineur qui fait du bruit, le médecin que je suis y voit un enfant qui appelle à l’aide, même s’il n’en est pas conscient. Il faut le sanctionner dans le sens de l’aider à devenir un adulte responsable”.

Y.D.

1 COMMENTAIRE

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...