La campagne a battu son plein à la fois dans les médias mais aussi en interne, avec des coups peu orthodoxes dont s’accusaient les deux parties. Nous n’en sommes plus là, et si tout le monde veut tourner la page, seul le temps et les autocritiques permettront de lisser les cicatrices.
Les 20 administrateurs du Centre Universitaire de Formation et de Recherche (CUFR) se sont prononcés ce jeudi, avec une majorité de 13 voix pour l’actuel directeur Aurélien Siri, en binôme avec son directeur adjoint, Abal Kassim Cheik Ahamed. Ce dernier va avoir un rôle de plus en plus prééminent, puisque dans deux ans, il prendra la direction de la structure, Aurélien Siri devenant son adjoint.
Nous avons joint les deux parties. Thomas M’Saïdié semble avoir enterré la hache de guerre : « Je tiens à adresser mes plus chaleureuses congratulations à monsieur Siri d’être parvenu à convaincre les membres du conseil d’administration de notre établissement. J’adresse mes plus vifs remerciements à toutes les personnes qui m’ont soutenu et cru en moi. Il nous faut désormais ouvrir la page de la reconstruction pour faire du CUFR un instrument au service de Mayotte. »
L’université de plein exercice, « l’objectif le plus noble du mandat »
Pour Aurélien Siri, cette reconduite dans ses fonctions reflète le travail mené : « C’est la rançon du bilan positif tiré de ces 4 années. J’ai notamment tenu mes engagements sur la déprécarisation du personnel, puisque nous sommes descendus de 40 à 20% de contractuels. Il en va de même de la transparence des primes et de l’instauration du régime indemnitaire des fonctionnaires. » Le directeur rapporte que le CUFR de Mayotte a remporté l’appel à projet de l’axe « Rénovation énergétique » du Plan de relance du gouvernement avec 2,7 millions d’euros qui seront consacrés à cet effet au bâtiment.
La Profession de foi – Tous Unis et Solidaires Pour l’Université de la Réussite du binôme repose sur 8 défis déclinés en 57 actions, dont une stratégie immobilière ambitieuse, les conditions de réussite d’un parcours d’étude, une politique de recherche plus ambitieuse notamment en formant des compétences locales, le renforcement des relations avec les collectivités locales. Ils devront permettre « une évolution institutionnelle du CUFR vers une Université de plein exercice, l’objectif le plus noble de ce mandat qui s’annonce. »
Le recteur et Chancelier des universités, Gilles Halbout, avait mouillé sa chemise dans cette campagne agitée, en reportant les élections. Prenant du recul, il livre la morale de l’histoire : « Nous avons vu que le CUFR traverse une nouvelle phase de maturation. La présence de plusieurs projets a permis de faire avancer les choses, et si je salue l’élection d’Aurélien Siri, sans la candidature de Thomas M’Saïdié, les propositions n’auraient pas été les mêmes, cela a permis de muscler les projets. »
L’élection de ce jeudi doit être ensuite validée par la ministre de l’Enseignement supérieur qui nommera le directeur pour 4 ans, qui mettra fin à son mandat dans 2 ans, pour laisser la place à son directeur adjoint, sans avoir besoin d’organiser de nouvelles élections.
Anne Perzo-Lafond
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