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mardi 14 mai 2024
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Des PEC pour muscler la lutte contre le braconnage

Chose promise chose due, l'Etat, le Département et deux associations locales ont signé un pacte de lutte contre le braconnage. Des emplois aidés et des gros chèques sont mis sur la table pour aider les associations à multiplier les patrouilles sur les plages.

“Le plan d’action représente deux pages qui précisent les actions de chacun, c’est bien différent de ce qui a été fait par le passé” se réjouit Michel Charpentier, président des Naturalistes de Mayotte, une des deux associations partenaires dans la lutte contre le braconnage. L’autre, c’est Oulanga Na Nyamba. Sea Shepherd, représentée à la première réunion en novembre, a ensuite manifesté son refus de prendre part à ce front commun.

De l’avis des deux associations locales, la préfecture a réussi le pari de “fédérer et mobiliser”. A la sortie de la réunion, tous avaient l’air d’y croire, ce qui n’est pas rien. En effet, avec quelque 300 tortues massacrées chaque année pour une poignée de braconniers condamnés, cette guerre était loin d’être gagnée. Désormais, une alliance a le mérite d’exister… ainsi que le plan d’action salué par Michel Charpentier.

Ce plan, synthétisé dans un pacte signé par les deux associations, l’Etat, le conseil départemental et les intercommunalités du Sud et de Petite Terre, comporte 6 grands axes.

Jamais autant d’acteurs ne s’étaient mis autour de la table pour lutter contre le braconnage

Le premier consiste à mieux “connaître les pratiques de braconnage”, il se décline en deux volets : un meilleur recensement des actes de braconnages et une étude sur les pratiques de consommation. Le second ambitionne “d’accroître la présence sur les places”. Pour être dissuasif, il faut être présent plaide en substance le préfet Jean-François Colombet. Le plan prévoit une augmentation “d’au moins 50%” des patrouilles de nuit et une présence “quasi permanente” à Saziley, Charifou et Moya. Des patrouilles “ponctuelles” seront renforcées sur les autres plages de l’île. Pour y parvenir, chaque association se verra attribuer 5 PEC (parcours emploi compétence, un emploi aidé NDLR) et “jusqu’à 12 services civiques”. Chaque association recevra 30 000€ sur l’année. Le Département, lui, recevra 10 à 20 PEC supplémentaires pour renforcer son action. L’Etat prendra sa part avec des “patrouilles mixtes” en joignant des forces de l’ordre aux sorties des associations, des polices environnementales et du CD.

Michel Charpentier salue une initiative commune inédite à Mayotte

Le troisième axe, c’est la coordination, qui a trop longtemps manqué pour une action concertée et donc efficace. Les acteurs se réuniront chaque mois pour s’organiser et faire le point sur les actions. Axe 4, tout aussi important, “augmenter les moyens matériels des personnes assurant une présence de nuit”. Cet axe implique de gros investissements (notamment jusqu’à 30 000€ de l’Etat via la Deal) pour acquérir des lunettes de vision nocturne, bombes lacrymogènes, véhicules etc.

L’axe 5 est plus réglementaire, déjà évoqué en novembre, il prévoit une protection juridique renforcée avec la création d’un arrêté de biotope.

Le sixième axe enfin porte sur la communication, avec des campagnes grand public mais aussi auprès des élèves via le rectorat.
L’ouverture en Petite Terre d’un centre de préservation des tortues marines porté par Oulanga Na Nyamba et cofinancé par l’Etat représente plus d’1,8 million d’euros pour une ouverture prévue début 2022.

Bien plus que des mots pour les associations environnementales.

Le bureau du procureur de son côté, s’il est indépendant de l’action de la préfecture a assuré d’une “politique pénale ferme”. Celle-ci malheureusement ne pourra pas compter sur un renforcement des moyens d’enquête nécessaires afin de poursuivre judiciairement les braconniers et remonter aux commanditaires. L’office français de la biodiversité ne compte toujours que 7 agents, un inspecteur de l’environnement de plus est toutefois attendu l’année prochaine.

Le plan total revient à 2,5 millions d’euros, dont 1,25 million à la charge de l’Etat, 600 000 du Conseil départemental et le reste aux communautés de communes.

Y.D.

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