Une fois n’est pas coutume, les militaires des Fazsoi ont largement communiqué sur la livraison à La Réunion de deux congélateurs “très basse température pour le stockage des vaccins Covid-19”. Cette livraison s’inscrit dans le cadre de l’opération Résilience qu’ont déjà menée les forces armées de la zone pour assurer l’approvisionnement de Mayotte en produits divers notamment par avion et avec le navire Mistral.
Il était donc naturel de se demander pourquoi le communiqué de l’armée concernant les vaccins ne faisait pas mention de Mayotte.
“Ce qu’il faut savoir c’est que seuls 38 départements vont recevoir ces congélateurs à -80°C nécessaires à la conservation des vaccins Pfizer. Mayotte n’est pas prévue pour en recevoir” explique Florine Clavier, cheffe de service à la veille et sécurité sanitaire de l’ARS Mayotte. Un choix qui repose sur “des arguments épidémiologistes forts” notamment “une population jeune et pas d’établissement accueillant des personnes âgées”.
En effet actuellement, le vaccin est réservé aux Ehpad, or il n’y en a pas à Mayotte. Dans notre département du coup, la vaccination ira en priorité aux personnes considérées comme “à fort facteur de risque”, soit les femmes enceintes à partir du troisième trimestre de grossesse, les personnes obèses, diabétiques, souffrant d’hypertension et/ou “avec des pathologies complexes”. “On est vigilants à Mayotte où ces facteurs de risque ont une prévalence importante” poursuit la responsable.
D’abord, identifier les bénéficiaires
Pour l’heure, le gros du travail de l’ARS consiste donc à recenser les personnes susceptibles de recevoir un vaccin en priorité, notamment avec le concours de la CSSM. Quand ce sera fait, “cette vaccination aura lieu dans les semaines qui viennent” suivant un calendrier “calqué sur celui de la métropole” assure encore l’ARS.
Mais alors pourquoi ne pas commander dès maintenant ces congélateurs ?
“D’ici à ce que cette vaccination soit mise en place, des vaccins qui se conservent dans des conditions plus classiques peuvent être mis sur le marché. Si d’ici là nous avons besoin de ces congélateurs nous les aurons sans soucis” garantit Florine Clavier.
Ce n’est donc qu’une “question de semaine” avant que la campagne vaccinale soit mise en place. Ce qui laisse le temps de préparer donc la conservation des doses, et la logistique pour les injections, qui sera elle aussi vraisemblablement alignée sur le modèle métropolitain.
A noter comme annoncé début décembre par Dominique Voynet que le vaccin sera distribué gratuitement. Issu d’achats groupés au niveau européen, il est payé par l’Etat.
Y.D.
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